L'histoire :
La cinq cent milliardième personne à mourir sur terre va discuter avec Saint Pierre pendant qu'il fait les comptes des petits pêchés qu'elle a commis dans sa vie. Pas de pêché mortel, bien sûr, que de petits pêchés véniels et quelques messes manquées. Du coup, pour Lucienne Poupin, la note sera réduite. Dans le vestiaire des agents secrets 002 à 006, ça discute pas mal juste après le passage de 007, qui a toujours des missions vraiment plus passionnantes que les autres à raconter. Entre Gérard et Claudie, la vie est bien plus monotone et le temps a passé. Gérard délaisse en effet quelque peu son épouse. Elle décide alors de couver un enfant, après s'être occupé d'un petit chat et d'une douzaine d'huîtres. Tintin donne des cours d'élocution onomatopique à François Mitterrand ; un dessinateur de presse abandonne tout pour la jolie photo d'une petite française : mais la vérité viendra probablement du dernier invité de l'émission radioscopie de Jacques Chancel : le riz Lustucru.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'album démarre par l'image d'un artiste peintre assis devant un tableau immense, parfaitement centré sur le sexe de la très belle femme qu'il est en train de dessiner. Un point de fuite obsessionnel, assez peu en rapport, cela dit, avec le contenu de cet album, paru pour la première fois en 1986, où flotte une ambiance d'humour absurde très proche de l'esprit Fluide Glacial. Ces histoires courtes, voire certains gags en une page, ont été publiés initialement dans la revue A Suivre, le mensuel de BD précurseur disparu à la fin des années 1990. Tout le talent de Boucq est là, son dessin ultra précis, presque réaliste, mais très légèrement en décalage, à la manière d'un Alexis qui pourrait être considéré comme son grand frère. Le délire des situations décrites est toujours aussi drôle, la perplexité que l'on ressent à la fin de certaines pages est souvent savoureuse, tant le dessinateur nous y mène avec un souci du détail réjouissant. Comme toujours dans ses albums humoristiques, l'auteur se paye des références en tout genre, comme ces quelques cases extraordinaires en page 26 ou il éclaircit progressivement son trait, de moins en moins hachuré, pour parvenir à une ligne claire on ne peut plus classique. De jolis délires scénaristiques, parfois co-signés par des scénaristes de renom, mais surtout une nouvelle série de prouesses graphiques. Très drôle et indispensable pour les fans.