L'histoire :
Durant l’été 1861, quatre bandits attaquent une diligence qui traverse une plaine aride du Wyoming. Au fusil, Travis parvient à les dégommer, mais il ne peut empêcher sa cochère Lean de prendre une balle dans le bras. Quelques jours plus tard, son promis, le convoyeur Ray Ringo est prévenu de ce pépin. Il avait pourtant prévu de « raccrocher » de son emploi, précisément en raison du manque de sécurité des employés de la Wells Fargo qui les emploie. Il accepte donc un dernier contrat, qui lui demande d’escorter depuis Rapid City jusque New York le secrétaire d’état du Nevada. Il accepte notamment car son trajet passe par Independence Rock, où sa future femme Lean est immobilisée, le temps de se remettre de sa blessure. Ringo prend ainsi la route en compagnie de Sipi, un jeune indien éclaireur de la tribu des Attikamek. Le voyage est long, ce dernier a donc tout le loisir de lui raconter sa jeunesse et sa vie. Puis à Rapid City, la diligence part avec, à son bord, le gouverneur, son fils et un vieux couple, les Lawrence. Or, dès leur approche du premier relai, ils découvrent que celui-ci a été pillé et incendié. Qui a pu faire cela ? Et pour quelles raisons ? Ringo trouve un rescapé au fond d’un puits…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ringo est un personnage de western, un cow-boy jadis créé par William Vance, qui lui a fait vivre 3 aventures en 1967, 1968 et 1978. Le voilà ressuscité par la magie de Corbeyran, qui s’évertue à respecter le ton initial de l’œuvre en lui faisant vivre le même genre d’aventures feuilletonnesques et « pulp ». C’est-à-dire à base de grosses ficelles classiques du western, sans trop se soucier de vraisemblance (ha, quand Lean sort de la grotte pour prendre l’air et s’évanouit aussitôt d’insolation !), en saupoudrant le tout de dialogues de série B, mais au travers d’un rythme narratif efficace. La série rebaptisée avec le prénom « Ray » devant le patronyme Ringo, met le héros convoyeur de la Wells Fargo face à des fieffés bandits qui enlèvent sa douce et tendre. On croise Mark Twain, la cavalerie yankee et une communauté mormone aux mœurs polygames abusées (certes, mais encore autorisées dans le contexte de l’époque). Au dessin, dans une jolie veine réaliste apprise des maîtres du registre (le Blueberry de Giraud, ou le Colby de Blanc-Dumont…) Roman Surzenko appuie certes un peu la colorisation contrastée (par lui-même), mais il réussit des plans osés en plongée. Il s’extrait aussi surtout des aventures thorgaliennes, pour un registre nouveau. Ça galope dans les Rocheuses, ça fait « Paw Paw Paw ! », ça joue de l’uppercut et de la chasse à l’homme. Pulp !