L'histoire :
Depuis qu’il a trouvé son nom de scène, Steve Lumour, de son vrai nom Emile Escartefougne, en est convaincu : son vrai talent, c’est l’humour. Il a donc décidé d’embrasser une carrière de one-man-show et il ne doute de rien. Premièrement, convaincre un producteur. En réalité, dès son passage au secrétariat, l’assistante du producteur est convaincue de l’incapacité durable du personnage à percer dans le métier. Placide, le producteur lui demande tout de même de le faire rire, là, à brûle-pourpoint. Steve se lance aussitôt dans une imitation improbable de Barack Obama (prenant pour cela un accent italien). Le bide est retentissant. Le producteur lui propose donc un contrat d’escroc à sens unique, pensant le faire fuir à toutes jambes. Emile accepte, évidemment ravi. Il s’empresse alors d’aller annoncer la bonne nouvelle à sa vieille maman, et lui refait le coup de l’imitation d’Obama. Sa maman est aux anges de voir ô combien son fils imite à la perfection Michel Polnareff…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ». Cette célèbre maxime de Michel Audiard trouve une flagrante illustration au travers du nouveau personnage imaginé par Fabcaro, Steve Lumour. Dans cet étonnant petit format souple de 52 planches, l’auteur (vraiment) humoristique Fabcaro enchaine des running-gags tournant autour de l’incroyable potentiel de Steve pour ne pas s’apercevoir qu’il est un pur nullos, ridicule et ringard, dans le métier d’humoriste qu’il s’est auto assigné. Les vannes qui tombent à plat, c’est son quotidien, sauf que lui ne s’en aperçoit pas. Le dessin est ici accessoire : de grosses têtes, toujours les mêmes expressions, sur des corps secondaires et des décors sans intérêt. En revanche, le pathétique des situations, côté lecteur, fait carrément mouche dans ses chutes. Tout le monde a déjà un jour croisé ce genre de gros lourd qui ne s’aperçoit pas (ou omet à dessein) que les prestations et vannes foireuses qu’il débite, systématiquement les mêmes, sont minables. Il rappellera aux adeptes le Benoît Poelvoorde du film Podium.