L'histoire :
Une jeune femme se réveille à l’hôpital de Valsembor. Kurk partage la chambre avec elle. Il lui explique qu’elle a été trouvée mourante sur les rives de la rivière noire. Elle s’appelle Kate Walker et le jeune garçon devine qu’elle n’est pas d’ici. Elle répond que c’est une longue histoire. Il voudrait qu’elle lui raconte, il s’ennuie ici avec sa jambe qui met du temps à se remettre. Tout commence il y a cent ans, dans un petit village des Alpes françaises, Valadilène. Chez les Voralberg, fabricants d’automates mécaniques, on apprécie guère la montée en puissance de l’électricité. A force d’arguments passionnés, Voralberg père explique à de potentiels financiers que rien ne vaut l’autonomie mécanique qui permet de relancer les machines d’un simple tour de clef. Au point culminant de son discours, ses enfants Anna et Hans viennent chahuter parmi les hommes d’affaires. Irrité, le père les envoie jouer dehors. Hans annonce à sa sœur qu’il a quelque chose à lui montrer. Les enfants filent dans la forêt jusqu’à l’entrée d’une grotte. Anna hésite à entrer, mais Hans qui a pris une lampe à l’usine parvient à convaincre sa sœur avec qui il veut partager ce secret. Ils débouchent dans une grotte dans laquelle des peintures rupestres ornent les parois rocheuses. En essayant d’atteindre un mammouth miniature qui ressemble à un jouet, Hans fait une chute grave…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour accompagner la sortie du jeu vidéo Syberia 3, un vaste plan de communication a été mis en place pour enrichir l’univers imaginé par Benoit Sokal. Roman, artbook et BD, voilà de quoi langer le bébé ! Dans Sybéria 1, c’est aux origines de toute l’histoire que Benoit et Hugo (père et fils) Sokal s’étaient attelés. Johann Blais est quant à lui au pinceau numérique avec un style qui mêle technique classique et numérique, pour un rendu tout à fait particulier entre tableau et photographie, d’où cette empreinte figée qui domine les vignettes richement décorées. Au niveau du scénario, l’histoire est bien construite avec parfois des ruptures trop abruptes. Comme lorsque Hans construit l’automate de l’éléphant : visuellement, les phases de créations (totalement absentes) auraient sans doute cassé le rythme d’un univers graphique réussi, mais un peu calme par rapport au spectaculaire qu’il recèle ; à l’image du train de la fin, avec son air de La Douce de Schuitten qui aurait été steampunkée, très joli mais petit et palot. Par ailleurs, il y a beaucoup de personnages et de dialogues qui posent certes un décor nécessaire, mais dont il aurait fallu pousser le dynamisme visuel pour une meilleure immersion dans l’univers de Syberia. Pour autant, l’histoire est prenante et l’intention de bien faire évidente, comme le prouve le dossier de fin d’album.