L'histoire :
Essen, 1957. Ulrich est élève à la Folkwang, prestigieuse école de danse en Allemagne. Il montre sa chorégraphie aux professeurs et élèves de l’académie… l’accueil est mitigé, il n’est pas pris au sérieux. Alors, il ne peut cacher sa déception. Très vite, il se démarque de ses camarades par sa fougue, son rythme, son envie de musicalité et de bouger ! Uli est fasciné par Gene Kelly et l’un de ses amis ne comprend pas pourquoi. Selon lui, il n’y a pas de substance, cela relève juste de l’acrobatie et de la technique, d’une culture manufacturée. Lors d’une soirée, il rencontre des danseurs américains, qui viennent de terminer une tournée, avec le chorégraphe Merle Thompson. Uli s’approche du bar et entame la conversation avec Anthony, un autre danseur, discret et métis. Au cours de leur discussion, Uli entonne « I’m singing in the rain… ». Anthony lui demande alors s’il aime les comédies musicales et lui explique qu’il a déjà participé à l’une d’entre elles, Show Boat. Tout se passe aux États-Unis… à Broadway !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la fois scénariste et dessinatrice, Maurane Mazars nous livre une œuvre picturale haute en couleur, avec une réelle personnalité graphique, ponctuée avec des pleines pages qui mettent en avant tout son talent : la maîtrise de la couleur directe et du trait au pinceau. Ça virevolte, ça saute, ça chante... A travers son personnage d’Uli, jeune danseur, elle nous montre que parvenir à atteindre ses rêves est parfois semé d’embuches, de remise en question et que l’essentiel est d’être vrai, de ne pas toujours entrer dans le moule, ici celui du music-hall, mais d’être sincère et aligné avec ce que l’on est, s’affranchir des carcans dès lors qu’ils sont trop étriqués et oser ! Oser aller à l’encontre des règles, oser la nouveauté pour trouver sa propre voie… et celle du bonheur. A cela s’ajoute aussi d’autres messages forts sur l’homosexualité, le racisme et l’acceptation de la différence, ou encore la création difficilement acceptée car trop personnelle et pas assez commerciale. Cette bande dessinée a déjà reçu le prix Raymond Leblanc, marquant ainsi une première reconnaissance du travail accompli.