L'histoire :
Wilson Jericho a jadis été un flic réputé. Mais depuis que son co-équipier est mort en mission, il n’est plus tout à fait le même. Du coup, il s’est retrouvé un autre travail dans la Sewer police, qui se charge de maintenir la sécurité dans le système des égouts de la ville de Mégalopol. Ce réseau souterrain est proprement gigantesque : il a mis plus de deux siècles à être construit. Or des marginaux, des crocodiles géants, voire même d’autres bestioles inconnues, les occupent désormais. C’est pour ces dernières que la scientifique Sandra Yeatman demande une visite guidée des lieux. Elle profite alors des rondes quotidiennes des policiers pour enrichir ses recherches. Après avoir revêtu la combinaison idoine, la jeune femme est conduite par le lieutenant Jericho et ses hommes dans une galerie. Ils y font une étonnante découverte : le cadavre d’une femme git là… ainsi qu’un renfoncement où d’autres macchabées sont retenus par ce qui a tout l’air d’être une toile d’araignée. Un policier en trouve même une de très grosse taille, visiblement morte. Pour Sandra, cela ne fait aucun doute : il s’agirait d’une White Lady mutante…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Série après série, Christophe Bec s’impose comme l’homologue au 9e art du célèbre romancier Stephen King. Impression confirmée avec ce nouveau diptyque, Under : son histoire se déroule dans de gigantesques égouts sous une mégalopole. Forcément, le bestiaire bizzaroïde idoine est de rigueur… mais la grande force de Bec est d’amener le lecteur au cœur de l’action, malgré le classicisme de ses scénarios. Un peu dans la même veine que Sarah, l’auteur met en scène deux personnages principaux : Wilson Jericho, flic désavoué et désœuvré et Sandra Yeatman, scientifique souhaitant obtenir des informations sur les créatures vivant dans les profondeurs. L’atmosphère typique imposé par les égouts, un huis-clos à déconseiller aux claustrophobes, rappellera le film Mimic aux amateurs du genre. Et même si l’histoire pourrait être plus effrayante, elle produira tout de même quelques frissons aux plus sensibles. L’ensemble est formidablement bien servi par les dessins de l’italien Stefano Raffaele, qui réitère une 3e collaboration avec Bec (après Sarah et Pandemonium), avec talent et succès. Sous ses encrages maîtrisés, l’atmosphère poisseuse est parfaitement retranscrite. Son trait fin ne manque pas de détail et ses décors d’envergure. Classique mais efficace, Under est en outre doté d’un cliffhanger très prometteur, de quoi donner clairement envie de lire le dénouement de cette plongée dans les antres putrides, fumantes et puantes des égouts de Megalopol…