L'histoire :
Comme ils le font souvent, Julie et Alex s’adonnent à l’exploration nocturne et clandestine d’un lieu abandonné, tels que le réclament les principes de leur groupe « Urbex ». Après avoir cisaillé un cadenas, ils sont entrés dans la Villa Pandora délabrée, aux allures de manoir hanté, et ils comptent bien recueillir un max de photos frissonnantes. Or, à leur grand désarrois, ils se retrouvent nez à nez avec deux fillettes jumelles, au teint pâle, qui entament une comptine inquiétante. Alex panique un peu et se sauve en sautant direct du palier du premier étage. Julie craint qu’il se soit tué… mais en fait, tout va bien pour lui. Alors elle entame le même procédé de fuite, avec la même aisance. Cette prouesse est d’autant plus exceptionnelle qu’Alex est d’ordinaire nul durant les cours de sport. Mais le plus étrange, c’est que le lendemain, Alex repasse devant la villa en plein jour et… il s’aperçoit qu’il n’y a pas de villa ! L’épicier du coin lui affirme que la Villa Pandora a été rasée cinq ans plus tôt ! De retour en cours au lycée, il évoque ce mystère avec Julie, dont il est secrètement amoureux. Les deux ados décident de retourner sur les lieux la nuit suivante, afin de faire des photos et prouver ainsi que la villa existe toujours belle et bien, du moins lorsqu’il fait nuit…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce premier tome d’Urbex introduit une nouvelle série frissonnante et fantastique pour ados, façon Chair de poule. Le phénomène de l'« urbex » est actuellement en vogue : il s'agit de visiter des lieux abandonnés par l'homme, par extension flippants. Ici, de jeunes aventuriers explorent donc de nuit des sites délabrés et inquiétants, en quête de sensations fortes. La visite clandestine d’un manoir soi-disant hanté – qui se révèle effectivement hanté ! – répond à cet objectif et s’avère un vieux classique du slasher. Nos deux jeunes héros révèlent ainsi progressivement au lecteur l’explication paranormale des phénomènes auxquels ils sont confrontés. Au terme d’une intrigue mâtinée de para-psychologie, l’originalité tient au fait que l’explication aborde un vrai sujet de société, d’ordinaire plutôt tabou, surtout auprès d’un lectorat adolescent (attention spoiler obligé) : la pédophilie. Tel est le concept de cette série scénarisée par Dugomier : à chaque tome, il aura recours aux ficelles fantastique pour servir de véhicule à des propos sociétaux. Et tant pis si le mélange entre les codes du slasher et le sérieux du sujet final aboutit à une demi-mesure dans les deux cas et qu'il laisse, pour cet épisode pilote, une sensation de malaise… Sur ce canevas, Clarke déroule sa griffe artistique semi-réaliste parfaitement éprouvée, dans les ambiances claires-obscures qu’il affectionne particulièrement.