L'histoire :
Envoyé en castille pour mobiliser les « grandes compagnie » à partir en croisade contre les mahométans, Vasco est arrêté et malmené par les hommes de Du Guesclin. Enfermé dans un cachot de Tolède, la situation du neveu du banquier italien Tolomeï est d’autant plus critique qu’il souffre également de la peste et se retrouve accusé à tord par le notable Boccanegra ! Pendant ce temps, en ville, les milliers de brigands et de soudards qui composent les grandes compagnies s’impatientent de toucher la solde qui leur a été promise. Ils savent que 3 coffres emplis de 200 000 lires les attendent quelque part… mais il ne s’agirait pas de les rouler, au risque qu’ils se transforment en pillards. Or, de nuit, un homme pénètre sans bruit à l’intérieur de la villa où se trouve ce trésor et s’enfuit avec. Toujours enfermé et presque guéri, Vasco finit par persuader Du Guesclin qu’il n’y est pour rien et que leurs objectifs sont communs. Toutefois, il doit profiter d’un chahut à l’extérieur pour prendre la poudre d’escampette. Au terme d’une course-poursuite avec les soldats, il se réfugie chez un armurier par la fenêtre du premier étage… et tombe nez à nez avec une superbe créature dénudée et fort peu farouche.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous en connaissez beaucoup, vous, des fringants et beaux jeunes hommes hétéros qui résisteraient aux avances explicites d’une splendide créature dénudée et nymphomane ? C’est pourtant ce que fait de couillon de Vasco durant la majeure partie de cette fin de diptyque qui, avouons-le tout de même, a d’autres mérites que cela. La mort blanche fait suite et termine l’intrigue entamée dans la Dame noire, comme un écho de jeu de mots. La trame de l’aventure tourne toujours autour des 3 coffres sensés financer les guerres de religion en Castille, sur fond de peste, de pillages et de traitrises au sommet. Mais avouons-le également, ce scénario n’est guère palpitant, engoncé dans des rapports psychologiques benêts, des coups-bas peu explicites et des rebondissements dignes d’un épisode de Scoubidou (la manière dont Vasco se débarrasse, à l’aide d’une corde et d’une herse, de 3 poursuivants). Il faut une nouvelle fois se consoler avec la reconstitution historiquement très documentée et visuellement détaillée que font les auteurs, dans la grande tradition graphique dont la série est issue : la ligne claire de Jacques Martin (Alix, lefranc, Jhen…), hyper-réaliste et hyper-statique. Depuis le tome précédent, ce n’est toutefois plus Gilles Chaillet qui assure le dessin de la série qu’il a créé dans les années 80, mais Frédéric Toublanc, qui honore pour la seconde fois parfaitement le cahier des charges.