L'histoire :
Petite burkinabaise orpheline, adoptée par des parents suisse et élevée en Europe, Zélie est une adulte lorsqu’elle reçoit une lettre d’Aminata, sans ancienne amie d’enfance. 10 après son exil, elle décide de faire le voyage de retour vers ses racines, le cœur emplie de nostalgie et de joie. Arrivé à l’aéroport de Ouagadougou, elle reconnait immédiatement les odeurs en passant pas le marché. Elle commence son périple en visitant Fred, le coopérant qui lui a fait passer la lettre. Fred s’occupe au quotidien de fabriquer des pompes à eau pour les nombreux territoires secs du Sahel. Après une brève discussion, le contact passe très bien avec la jeune fille. Fred trouve un peu son alter ego dans cette jeune personne qui a grandit au sein de la civilisation électroménagère mais qui a le cœur en Afrique. Il décide de l’accompagner à la recherche de son amie, ce qui lui permettra de visiter les quelques programmes de développement qui jonchent la route de Dori. Ils récupèrent chez un garagiste une vieux range-rover appelé le « Carrosse » et prennent la piste. Fred sert de guide à travers les installations d’irrigation, les systèmes de financements agraires, l’adaptation nécessaire de l’économie locale à un climat des plus rudes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement publié en 1994, au sein de la collection Signé, ce one-shot « humanitaire » de Cosey est aujourd’hui logiquement réédité au sein de la collection… Signé rénovée. A l’époque, le récit avait été sollicité par la coopération Suisse au Développement (l’auteur est helvète), qui souhaitait voir Cosey aborder les problématiques liées à ses missions. Un exercice de commande loin d’être simple ! L’artiste s’en est tiré brillamment, passant avec une incroyable aisance de l’air pur de ses montagnes habituelles (cf. le bouddha d’Azur ou A la recherche de Peter Pan) à la pesanteur étouffante de l’Afrique noire. La trame est celle du retour aux racines d’une jeune femme burkinabaise, qui en profite pour visiter les installations de développement. Ne cherchez ni intrigue fouillée, ni spectacle rythmé, ni romance prenante : il s’agit juste d’un voyage initiatique, réaliste et simplement humain. On retiendra de la balade l’omniprésence et la puissance du désert (la planche 24 !), puissance phénoménale à laquelle les habitants tentent de s’adapter. Mais aussi les bribes de civilisation occidentale qui jonchent ce décor de manière un peu surréaliste (les affichages publicitaires PMU, pastis…). Une BD documentaire pas comme les autres…