L'histoire :
Elle en a déroulé, du câble, la Ginette ! Elle est désormais à la retraite. Elle avait monté son affaire toute seule comme une grande, sans jamais se faire racketter par quelques proxos, souteneurs ou maquereaux en tout genre. Pourtant, elle en avait connu des beaux. Il y avait le capitaine : gueule de baroudeur, mais mauvais comme une teigne. Il y avait également Momo le gros dégueulasse, le chauve sadique qui portait bien son nom ou la grosse Mirza avec son claque rue des tringles à rideaux. Ginette n’a jamais eu d’emmerdes grâce au commissaire Chinchard, Léon de son prénom. Ce fut un de ses premiers clients, simple flic à l’époque : gueule d’amour, peau sucrée et bien monté, l’animal !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ginette fait le plus vieux métier du monde et à l’ancienne ! On ne parle pas d’escort', d’Internet, ni même de tapin. Ginette n’a pas non plus l’accent d’une fille de l’Est (en même temps, avec un prénom pareil…), mais plutôt un phrasé argotique des titis parisiens. Pas de proxénète pour celle qui a choisi d’être libre, juste un flic pour lequel elle a de l’affection, qui casse la gueule aux mauvais clients. Elle en a vu défiler des michetons en tout genre : le maître-chien qui vient avec son clébard, celui qui négocie les prix, le ramoneur, l’éjaculateur très très précoce, le colosse masochiste, celui qui se rase la touffe… Elle en a astiqué des asperges d’édredon : des costauds, des vermisseaux, des mandarins ou encore d’autres en forme de goutte d’huile. Si les lecteurs masculins ne reconnaissent pas leur grand-chauve à col roulé, libres à eux de faire un autoportrait. Florence Cestac dresse le bilan de carrière d’une travailleuse du sexe qui mériterait la médaille du travail ! Ce portrait est évidemment très humoristique, mais également tendre. Bien qu’elle ait raccroché les jarretelles, Ginette continue à donner du plaisir à ses plus fidèles clients. On sent que Florence Cestac s’est régalée à faire vivre sous ses crayons cette gisquette qui est désormais devenue une vieille dame. Son style gros-nez donne tout de suite le ton à cette BD en noir et rose : on sait qu’on va se marrer.