L'histoire :
La science n’arrive pas à expliquer pourquoi le désir et la vigueur sexuels sont décuplés d’environ 20%, les nuits de lune rose, chez les humains. Ce sont les hommes-singes, nos ancêtres qui remarquèrent en premier les vertus aphrodisiaques de la lune rose. Puis les grecs contemporains de Platon établirent une règle sur l’île d’Amorgos : il y était interdit de faire l’amour sauf les nuits de lune rose. Tristan et Yseult consommèrent leur amour une nuit de lune rose. Même la fameuse trêve de Noël dans les tranchées de 1914 prit une tournure incroyable en raison de la lune rose, que n’a pas osé retenir la postérité. Et la réelle cause de la tragédie du Titanic, on en parle ? Six historiettes indépendantes s’ensuivent.
Nouvel album : Un type fait pipi dans des toilettes publiques. Ça fait du bien, car il avait vraiment une grosse envie. Soudain, à côté de lui se trouvent les Daft Punk, avec leurs masques de robots. L’un d’eux le félicite : il a vraiment une belle bite. Le gars est totalement fan du groupe d’électro, il n’en croit donc pas ses yeux. Il hallucine d’autant plus que les Daft Punk lui annoncent qu’ils vont ressortir un nouvel album, alors même qu’ils sont sensé être séparés. L’album sera sur la thématique de Noël et s’appellera Pixel S4nt4…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les BD Cul ne nous ont habitués ni à la subtilité narrative, ni à l’excitation érotique. L’idée globale est de donner carte blanche aux auteurs pour la déconnade sans contrainte avec des histoires de cul. Xavier Bouyssou (de Agen) et Chario Spirale (de Tarascon) se lâchent donc dans ce 39ème fascicule avec 6 « contes » indépendant les uns des autres autour du prétexte de « lune rose ». Selon une légende parfaitement bidon, cette (rare) lune rose démultiplierait le désir et la vigueur sexuels. Une séquence d’introduction (hum…) explicite cela, avant que les coauteurs ne se passent le relai sur des histoires de cul indépendantes, qui n’ont plus rien à voir avec ladite lune rose. On repère ce morcellement sur la tranche extérieure du bouquin, par des pages de transition roses. Or les styles des deux auteurs sont très différents et ne suscitent pas vraiment le même intérêt. Entre deux histoires adroitement construites et plutôt « bien dessinées », avec un minimum de propos et de profondeur (hum), signées Bouyssou (Le chorégraphe du sexe et La puste du roy), s’alternent des séquences BD de Chario Spirale… un peu débiles, sans grand talent graphique, proches d’un délire de boutonneux fanzineux lycéen. Quelques fausses pubs délirantes, en entame et en conclusion, ajoutent du fun. La couche d’impression brillante sur la lune rose de couverture n’amplifie pas follement l’extase.