L'histoire :
Tout commence à l’Antiquité dans l’Anatolie Orientale, pas très loin de là où se serait échouée l’Arche de Noé selon la Bible ; Noé qui aurait entrepris d’y planter de la vigne et de fabriquer du vin. Les études de terrain, l’archéologie et la génétique, montrent que 9000 années av. J.-C., l’humanité y a domestiqué le raisin, jusqu’alors une liane sauvage très tenace. En Transcaucasie (actuelle Géorgie), on trouve un des plus vieux vignobles 6000 ans avant Jésus-Christ. C’est avec une quasi-certitude que l’on sait que les anciens géorgiens ont inventé la viticulture, ont organisé les premiers échanges commerciaux impliquant le vin, et ont commencé à ritualiser le partage du vin. La notion de terroir n’existe pas encore. Mais c’est à partir de là que l’activité vinicole va commencer à irradier sur les royaumes alentours favorisant leur intégration par d’autres peuples. C’est ainsi que dans la vallée du Jourdain, dans une zone que l’on appellera plus tard le pays de Canaan, on cultive la vigne dans de nombreux endroits en 3500 av. J.-C.. Les vignerons de la région sont déjà réputés et leurs vins sont exportés dans toute la région, à commencer par l’Egypte des Pharaons où une activité viticole royale s’y développe pendant plusieurs siècles. Vers 1500 av. J.-C., les cuvées Egyptienne, qui pour la plupart sont des vins doux, sont les plus réputés de l’époque. Les vignobles du delta du Nil sont parfaitement cartographiés. Le plus fameux est celui situé sur le bras occidental : « l’Eau de l’Ouest ». Nous voilà face à la toute première carte de véritables « aires d’appellation » du monde antique.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La couverture, le format et le titre cachent un peu leur jeu. Mais dès la première page, on se demande si l’on n’a pas déjà lu cet album avant de comprendre que les personnages qui nous semblent si familiers ne sont autres que ceux déjà employés dans L’incroyable histoire du vin : de la préhistoire à nos jours, 10000 ans d’aventure des mêmes auteurs. Et voilà donc la suite, sans être vraiment la suite, disons plutôt une relecture avec un nouvel angle d’attaque : celui des grands vins, de ses vignobles et de ses appellations. Cela ressemble au départ à une sacrée resucée, d’autant qu’il faut replanter le décors pour les newbies, et que l’on repart de l’antiquité. D’autre part, côté scénario, on repart sur des constructions similaires, y compris les petites prises de parti militantes, en passant, l’air de rien, sans parler du graphisme qui est en parfaite cohérence avec le premier ouvrage. Néanmoins, ce nouvel album tire son épingle du jeu et tient ses promesses sur les objectifs en réussissant plutôt bien le travail de complémentarité. Les développements temporels et géographiques sont plutôt lisibles et on ressort, une fois de plus, grandis et avec de grandes envies de dégustation.