L'histoire :
Ficelle se prélasse sur son coussin, ingurgitant au passage moult croquettes, tandis que Toto joue avec la balle suspendue. Ils mènent tout deux une « dure » vie de chat de salon, teintée d’un excès de nourriture et d’un manque certain d’exercices physiques. Oisiveté et paresse sont devenues les deux mamelles de leur vie de patachon. Ils poussent même le bouchon à se moquer de leurs congénères partis récemment du foyer. Soudain, ils entendent un son étranger ressemblant à un miaulement. Ils aperçoivent à leur grande surprise un petit chat loin de sentir la rose. Ficelle examine ce nouveau venu et constate qu’il n’a ni collier, ni tatouage. Voilà un chaton qui n’est pas de chez eux et elle l’encourage à partir illico. Toto prend pitié et remarque tout de suite que ce pauvre erre grelotte de fatigue. C’est décidé, il va s’en occuper et lui faire prendre un bain. Une fois lavé, le pauvre petit minet fait un malaise, la malnutrition se fait sentir. Toto court chercher une gamelle de croquettes, les préférées de Ficelle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pascal Regnauld et Isadora présentent une (énième) aventure de chats, dans laquelle ils introduisent des problématiques propre à la société des humains comme celle du vivre ensemble, le partage des richesses et surtout la tolérance. Les deux héros chats de salon, Ficelle et Toto, habitués au confort et à l’opulence, vont ainsi être confrontés à la venue de chats errants divers et variés. Cette cohabitation va diviser les deux principaux occupants du foyer : l’un voudra se débarrasser de ces envahisseurs, quand l’autre prendra le parti de les accueillir de son mieux. Bien sûr, la nourriture est le nerf de la guerre dans cette affaire, au travers des rations de croquettes quotidiennes. Elle sera déterminante quant à la suite du conflit. Sans avoir l'air d'y toucher, la scénariste Isadora pose ainsi la question du comportement à adopter face à une vague de migrants en détresse, par exemple. Conflit et compromis vont être les fils conducteurs de cette histoire d’entrechats qui fait un poil penser au célèbre dessin animé de Walt Disney, Les Aristochats. Le dessin de Pascal Regnauld s’en inspire en effet sensiblement... Le dynamisme graphique est là, la reprise des teintes de pelages aussi, et les mises en scène rigolotes sont réussies. Le final se termine de façon amusante, à la manière d'une Fable de La Fontaine où la morale trouve son chemin, quoi qu’il se passe.