L'histoire :
En 1921, Max est groom dans le grand hôtel Ritz de Barcelone. Son super pote Mir le couvre lorsqu’il officie secrètement en tant que gigolo, notamment pour éviter que sa copine Nela, un visage d’ange dans une poigne de fer, s’en aperçoive. Son temps libre, Max le passe dans les bars, à danser, souvent jusqu’au petit matin. Car Max a la danse dans la peau. Sa souplesse et sa carrure en font un partenaire réputé et un élève doué, que tente d’instruire le vieil unijambiste Valentin Fokine, maître de danse. Et quand il est seul, Max s’adonne a un sport autrement plus dangereux : la grimpette. Il peut ainsi se retrouver tout en haut de hauts édifices religieux, sans le moindre sentiment de vertige. Ce genre de talents lui vaut d’être contacté par Ferran Fontana, le fils du plus grand mafioso de Barcelone. Ce dernier a besoin de l’agilité de Max pour réaliser un gros coup… et il le pique dans son orgueil pour que Max accepte, une forte somme à la clé. Max se retrouve ainsi cagoulé, à jouer les monte-en-l’air pour pénétrer dans de riches demeures, afin de s’entrainer. Car le gros coup dont il est question vise le Ritz, un établissement que Max connait forcément bien…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Prévu en diptyque, Max les années 20 nous entraîne à la suite du destin tourmenté d’un jeune homme, un bel et fier hidalgo doué pour la danse, mais qui se retrouve englué dans un piège mafieux, à devoir jouer les monte-en-l’air. Le début d’une déchéance infernale, qui l’amènera à avoir du sang sur les mains, puis à s’engager dans la légion étrangère, sur le front d’une guerre lointaine et dégueulasse. Pour dérouler cette grande aventure, le scénariste Salva Rubio n’hésite pas à s’appuyer sur de nombreux encadrés narratifs et trouve la voie de la grande saga historique et romantique. Malgré ses vices, son héros est attachant car il est avant tout talentueux et volontaire ; et le souffle de ses aventures s’avère largement à la hauteur pour nous captiver. Rubio peut compter sur le joli dessin encré de son compatriote Ruben Del Rincon, qui réussit à insuffler beaucoup de mouvements à travers ses cadrages et son découpage – le nec plus ultra en matière de 9ème art. L’artiste ne lésine pas non plus sur l’encre de Chine : son encrage joue sur les clair-obscur et les contrastes, parfaitement raccord avec l’ambivalence du héros tourmenté. La note d’intention en fin d’album explicite les origines du diptyque, inspiré par l’écrivain Arturo Pérez-Reverte et un authentique Max Costa, protagoniste de son roman Le tango de la vieille garde…