L'histoire :
Prague, 1914… Les bureaux de la direction de l’usine Metal Corp sont en ébullitions. Pensez : les toilettes sont une nouvelle fois bouchées par la présence d’un paquet de cigarettes. Cette fois, Manninger, le directeur, a besoin d’un coupable. C’est Minik Sinik, l’un de ses ouvriers, qui fume plus que de raison, qui trinque pour ce sabotage flagrant : viré ! Notre bonhomme est désespéré. Lui qui n’a déjà pas de quoi payer son logeur, n’a certainement pas besoin de se retrouver au chômage en ce moment. Du reste, puisque c’est apparemment son jour de chance, le voilà mis à la porte de son appartement. Minik ne sait pas trop où aller. Et c’est en plongeant, par hasard, sa main dans sa poche, qu’il retrouve une feuille de papier remise un peu plus tôt par un curieux bonhomme masqué. Le message lui indique un lieu de rassemblement : il semble qu’on l’invite à rejoindre les rangs d’un groupuscule anarchiste baptisé « La Bête Noire ». Mais en arrivant, Minik semble plutôt attiré par la musique d’un cabaret voisin et il ne tarde pas à tomber sous le charme de la jolie chanteuse, Magda. L’attirance est réciproque. Les tourtereaux sont bientôt interrompus par la conduite irrespectueuse d’un client entreprenant. Un ministre qui plus est. Minik s’interpose donc… et tout ne tarde pas à déraper…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous connaissez Bonnie & Clyde ? Le tac-tac-tac de leur révolver ? Les gros billets verts, la flicaille aux aguets ? Et bien, en voici une version burlesque et rythmée, prenant corps du coté de Prague, à quelques encablures de la Grande Guerre. Un ouvrier viré comme un malpropre (Miki) ; une chanteuse de cabaret qui refuse qu’on lui mette la main au panier sans autorisation (Magda) ; un coup de foudre ; des coups de feu et des zigouillés : voilà qui démarre l’épopée dont il est question. Le but avoué par nos deux criminels : amasser un pactole, et peu importe les moyens pour aller se faire voir du coté de la Nouvelle-Zélande. Assaisonnée de la sorte, Fabien Bertrand devait trouver sa sauce un peu fadasse. C’est pourquoi, gonflé par le désir de nous faire bidonner, il ne ménage pas ses efforts à pimenter l’ensemble avec folie : anarchistes-loosers ; canard bizarre ; espions ; métal révolutionnaire et multiples seconds rôles bien allumés se chargeront d’assurer toutes les loufoqueries. Cette dépense d’énergie est d’ailleurs assez jubilatoire. Pourtant, sur l’ensemble, on ne rit jamais franchement : l’ambiance est au gag, mais les formules humoristiques claquantes font souvent cruellement défaut. Le dessin d’Aude Massot regorge de cette même énergie et participe joyeusement au dynamisme de l’ensemble. Une ouverture de série loin d’être révolutionnaire, mais méritant qu’on observe son prolongement.
