L'histoire :
Chapitre 1. Le dentiste, ce n’est pas marrant ! Faut du courage pour y aller. Alors en sortant, le patient mérite bien une récompense : un stylo Rotring. Le must en matière de dessin. 42 euros tout de même. Mais avec ça, on dessine ce qu’on veut. Des monstres à foison. Pas trop compliqués, les monstres, si on fait de la bande dessinée, parce que l’idée, c’est de les dupliquer sur des pages et des pages. Donc, à moins d’y passer un temps fou, en bande dessinée, il vaut mieux oublier le détail superflu (genre moquette…). Parfois, entre deux croquis, un(e) ami(e) passe pour prendre un verre. Cela fait un peu d’animation et d’imprévu dans le quotidien casanier du dessinateur de BD. Cependant la conversation tourne souvent vite court et l’on se retrouve à nouveau seul, avec son Rotring. De fait, le seul vrai ami du dessinateur BD, c’est son ordinateur. Indispensable. Cependant, même le dessinateur BD sait se passionner pour autre chose. Chapitre 2. La musique, par exemple. Jouer en groupe, c’est le pied ! Tu enchaînes les groupes depuis ta rébellion adolescente sans te lasser. Sauf peut-être des punks qui te font chier…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Difficile de résumer un album comme celui-ci. L’exercice relève largement de la redite (re-phrasée). L’absence, ou presque, de scénarisation (si l’on excepte la présentation par chapitre) et la récurrence incessante du « je » déroute, voire dérange. L’impression première n’est pourtant pas désagréable. Le graphisme inhabituel invite d’abord à la curiosité et l’on se prend à espérer – à attendre – un contenu qui bouscule l’habituel bien pensant. Puis au fil des pages, le récit du quotidien d’« apprenti » (?) dessinateur bande dessinée – si l’on juge que notre auteur semble avoir du mal à en vivre – lasse jusqu’à désintéresser. David Snug fait dans l’absurde, la vacuité, le laborieux en somme. Le ton est certes libre mais, au final, il ne détonne pas des masses. L’exercice tourne autour de lui-même. Il passe d’un sujet à l’autre selon sa préoccupation du jour (punk, ménagère, sociale…). Le lecteur apprend mille et une choses sur la trime de cette fourmi moderne. Mais qui cela intéresse-t-il vraiment ? Pour quel plaisir de lecture ? Quelle cible ? On peine à discerner des passages réussis (peut-être les interludes comme exemple p.104-105). La déception n’aide sans doute pas à la compréhension. Actons pour conclure que le « destin » éditorial de l’œuvre peut sembler douteux. Nombriliste ? Les aventureux jugeront.