L'histoire :
2029, quelque part sur Terre… Arès rend visite à son ancien compagnon d’armes, Osiris, pour une petite projection privée. Il lui présente, en effet, une reconstitution faite d’une compilation d’images de synthèses et de vidéos, prises sur le vif, de leurs anciens exploits. Car 13 ans auparavant, tous deux ont fait partie du programme Trigger. En modifiant leur patrimoine génétique, via la nanotechnologie, ce programme en a fait des êtres aux pouvoirs surhumains. Cette opportunité était d’ailleurs tombée à pic pour combattre et chasser l’envahisseur extraterrestre. Tombé dans l’oubli, tout comme les autres « Trigs », Arès souhaite évoquer ce passé dans un livre. Osiris qui est devenu un consultant militaire du gouvernement, pense qu’il fait fausse route et que son projet risque d’être mal vu. Les deux hommes se quittent bientôt. Juste après le départ d’Arès, Osiris est pris de violentes douleurs dans l’abdomen. Et soudain, il explose littéralement. Les forces spéciales dépêchées sur place y voient immédiatement la signature d’Arès, dont la principale faculté extraordinaire est de déclencher par simple contact une puissante explosion. Aussi se lancent-ils immédiatement à sa poursuite. Traqué, le fugitif se réfugie auprès de l’homme le plus intelligent qu’il connaisse : Vulcain, lui aussi Trigs et ex-sauveur de l’humanité…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Publiés initialement entre 2004 et 2005, les 3 volumes de Trigs ressortent des cartons humanoïdes en intégrale, dans un format proche du comics, et sous un nouveau joli petit nom. L’univers de la série est futuriste et met en place une intrigue semi-policière assez conventionnelle : un groupe d’anciens héros, un brin tombés dans l’anonymat, et qui a jadis sauvé la terre d’une invasion alien, se voit reprendre du service pour mettre à jour une machination et éviter de nouveaux gros pépins. La panoplie de supers pouvoirs (via des manipulations génétiques), l’usage de technologies inventives et le décorum un chouya post-apocalyptique calibrent l’affaire en donnant le ton SF voulu. Particulièrement dévoué au suspens, via une intrigue à mystère, un rythme soutenu et une atmosphère sous tension, l’ensemble ne convainc pourtant pas réellement. En cause, des fausses surprises et des rebondissements téléphonés, pour une conclusion un peu « fastoche » et laissant moult questions en suspens. Bref, de bonnes idées, de bonnes trouvailles, un fond particulièrement exploitable, mais traité de façon peu originale pour un final sans réelle saveur. Particulièrement efficace sur l’excellente série Miss (4 tomes chez les Humanoïdes Associés), le dessin de Mark Vigouroux est ici, à l’inverse, peu concluant (et pas du tout mis en valeur par le glaçage du papier). Outre les multiples approximations (couleur, encrage, proportions…) on regrettera, en particulier que cet univers ouvert au pouvoir de l’imaginaire, n’ait pas été plus savoureusement exploité : les décors sont, par exemple, minimalistes et la recherche créative en matière de représentations architecturales ou technologiques est au point mort de bout en bout. De quoi être réellement déçu, car cette redécouverte démontre qu’il y a pourtant matière à passionner dans un genre désormais un peu en retrait.