L'histoire :
Aimé Carême est représentant de commerce. Ironie du sort, lui, l’éternel allergique, fait du porte à porte pour vendre des aspirateurs anti-acariens ! Par un rude soir d’hiver, il arrive dans une ville dont il doit démarcher les habitants et s’arrête à l’auberge du « Coin du feu », pour se restaurer. Il fait alors une rencontre qui va changer sa vie. Au milieu de la salle, se restaure un homme seul que tout le monde regarde sans mot dire. Le personnage attire clairement l’attention par ses formes grotesques et monstrueuses. L’homme est un géant adipeux aux cuisses énormes. La serveuse place Aimé à la seule table encore disponible : en face du bonhomme. Après avoir tout fait pour éviter le contact, Aimé finit par engager la conversation avec Martinien Fidèle. De ce gros corps sort étrangement une voix claire et posée, à la diction parfaite. Ils passent le reste de la soirée ensemble, à se raconter des histoires d’épouvante, dont ils se découvrent aussi friands l’un que l’autre. Le lendemain matin, après une nuit réparatrice, Aimé décide d’emmener Martinien avec lui vers sa prochaine destination. Ainsi naît une amitié profonde…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Christophe Bec passe pour la première fois coté scénario avec cette nouvelle série, Carême. Le terrain d’expression qu’il a choisi est bien loin de ses productions horrifiques en tant que dessinateur, avec Sanctuaire ou Zéro Absolu. A part le goût partagé par les deux héros pour les histoires terrifiantes, Nuit Blanche s’attarde uniquement à décrire les liens qui unissent deux personnages. En l’occurrence, on s’y attarde tellement qu’on finit par s’ennuyer quelques peu. En fait, dans ce premier tome, il ne se passe pas grand chose... L’amitié, réel sujet du scénariste, est elle-même davantage une idée qu’une relation vraiment ressentie pendant la lecture. Au dessin, Paolo Mottura s’occupe de tout. Son trait est tout en rondeur. Sa mise en couleur est presque pastel, avec des teintes douces et claires. Un reproche cependant : les expressions sur les visages des personnages sont parfois trompeuses. Il arrive qu’on ait l’impression qu’ils sont fâchés, alors qu’ils discutent le plus gentiment du monde. Le premier tome est un peu léger pour apprécier pleinement cette histoire, le tome 2 nous dira si elle vaut finalement le coup…