L'histoire :
Sur la comète militaire Kartraz, un redoutable guerrier nommé Xar-Cero affronte un gigantesque animal robotisé dans une arène. Avec une facilité déconcertante, il détruit la bête sous les acclamations d’une foule en délire. Soudain, un vaisseau surgit dans l’arène et enlève Xar-Cero. Transporté sur une planète dirigée par les 7 Magnobankier, des êtres mécaniquement améliorés qui règnent sur l’univers, il se voit proposer une somme astronomique en échange d’une mission monstrueuse : détruire la planète Samppa à l’aide d’une arme secrète dévastatrice. Xar-Cero accepte. Mais une fois le massacre accompli, il est submergé par des remords. Furieux, il se retourne contre les Magnobankier et tente de les éliminer. Ces derniers, implacables, décident de le punir. Ils manipulent sa mémoire et prolongent son existence à 30 000 ans, le condamnant à une immortalité torturée. Pour achever leur vengeance, ils lui promettent qu’un jour, lui aussi deviendra un tyran sans scrupules, comme eux, et le huitième Magnobankier.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce premier tome s’attaque de front aux travers du capitalisme, en dépeignant un univers dominé par des dirigeants mécaniques oppressifs. L’histoire, bien que portée par une idée de base intéressante, souffre malheureusement de nombreux défauts. A commencer par les dialogues, étranges, qui flirtent avec l’absurde, notamment à travers un lexique de mots-valises peu modernes et un peu ridicules : des termes composés comme « paléodiable » ou « mécabruti » rappellent moult précédentes séries de Jodorowsky. Ce stigmate s’étend aux personnages eux-mêmes caricaturaux, tous dépeints comme mauvais, colériques ou stupides. A commencer par Xar-Cero, un héros instable et sans bon sens qui peine à susciter l’attachement. De plus, les événements s’enchaînent si vite qu’il n’est pas possible d’apprécier l’univers ou les différents environnements présentés et leurs enjeux. Ce rythme effréné et les choix narratifs incohérents finissent par frôler le ridicule, ce qui rend difficile de prendre au sérieux les thématiques qu’elle cherche à aborder. Heureusement, le dessin de Pete Woods relève énormément le niveau. Le travail du dessinateur est très réussi, avec des designs soignés et inventifs, tant pour les personnages que pour les vaisseaux et les planètes. Visuellement, la BD est un régal : chaque planche témoigne d’un investissement certain et d’un talent indéniable. Malheureusement, cette beauté graphique ne suffit pas à compenser les faiblesses du scénario.
