L'histoire :
En 1219, un groupe de croisés cherche à s’introduire dans la ville égyptienne de Damiette, alors assiégée. Parvenus dans les catacombes, ils sont pris au piège et massacrés par des créatures maléfiques, dépouillées de tout attribut humain. En 1244, le pape Innocent IV charge le « Pugnus Templi » de retourner à Damiette pour découvrir le secret des catacombes gardé selon les rumeurs par la secte des assassins. Le « Pugnus Templi » est composé de l’élite des guerriers de l’ordre du Temple. L’équipe de choc vient d’affronter de terribles créatures entraînant la mort de plusieurs de ses membres. Ils découvrent alors un étrange navire métallique, puis se retrouvent ensuite dans une salle obscure. Les écritures et les symboles de cette pièce secrète signalent « la porte d’Hermès ». Au milieu se dresse un tombeau, sans doute celui du dieu païen Hermès. Mais Hermès fut aussi l’auteur de quarante-deux grands traités d’alchimie selon Gautier, membre du Pugnus Templi et alchimiste de profession. A la recherche de l’idole liquide susceptible de ramener sa femme à la vie, Gautier tente alors de sortir des catacombes. Une fois dehors, les membres du Pugnus Templi se retrouvent en face d’Alexandrie alors que Damiette devait se trouver à au moins 40 lieues, bien plus loin. Cette porte d’Hermès, capable d’abolir les limites de l’espace-temps, semble renfermer des pouvoirs magiques…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On connaissait tous le show à l’américaine, voici désormais le show à la franco-chinoise ! Prenez une histoire bien de chez nous (croisades, templiers…), ajoutez-y une pincée d’ésotérisme, un zeste de fantastique, saupoudrez tout cela de combats guerriers bien violents entre humains et créatures surnaturelles, et vous obtiendrez Crusades, un mélange détonant, lorgnant vers le comics en termes d’esprit et de format. Les auteurs se livrent ici à un classique jeu de masques dans lequel alliés, amis et ennemis ne cesseront d’échanger les rôles. Evidemment, tous sont en quête du secret absolu, encore un peu obscur pour le moment. Côté qualités, on sent tout le métier d’un Nikolavitch ou d’un Izu : le récit est fluide, rythmé, équilibré et il produira son petit effet sans problème. La partition est exécutée avec savoir-faire et la mécanique est parfaitement huilée. Quant au graphisme de Xiaoyu, une fois habitué à son style très dynamique, tout en hachures, le lecteur pourra y trouver son compte… Il ne faudrait pas non plus s’attendre à une révolution graphique ou narrative dans le genre vu et revu cent fois, du thriller historico-ésotérico fantastique, toujours à la mode depuis le Troisième Testament… Les auteurs jouent ici clairement la carte du divertissement grand public. Grâce à un dispositif efficace et à une parfaite maîtrise du tempo, il faut bien reconnaître que la chimie opère. Les amateurs d’Histoire, soucieux de cohérence, d’érudition et de précision, devront en revanche passer leur chemin. Sans réelle surprise et très classique dans son déroulement, le pitch se révèle bien trop consensuel pour crier à l’excellence. Si Crusades ne brille pas par son originalité, la série n’en possède pas moins un charme indéniable.