L'histoire :
John Lord reprend ses fonctions au sein de la police new-yorkaise au lendemain de la première guerre mondiale et s’aperçoit que le département spécial auquel il appartenait a été dissout. Les UPI, destinés à traquer les psychopathes et déments meurtriers de tous poils, ont pourtant plus que jamais leur raison d’être. En effet, le professeur Peter Winkley, l’un des meilleurs amis de Lord, à l’origine de la création de ce service d’enquêtes, vient d’être retrouvé sauvagement assassiné à domicile. Ecarté de la scène du meurtre par ses anciens collègues, Lord est abordé par Clara Summers, étudiante en psychologie et maîtresse de Winkley. Elle lui parle de son désir de collaboration pour remonter, en sa compagnie, la piste du meurtrier. Après s’être faite rembarrée par ce dernier, elle file chez le maire en personne pour lui demander de réhabiliter les UPI. Mais Lord a pris les devants, grâce à l’aura qu’il a acquis dans ses anciennes fonctions. Clara Summers prend donc la direction des UPI ressuscitées, en dépit du caractère bourru et solitaire de son principal collègue, John Lord…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce premier tome est à la fois très réussi graphiquement et assez impénétrable quant à son scénario. Aux manettes de la narration, Denis-Pierre Filipi (Orull, Marshall, le Croquemitaine…) semble prendre un malin plaisir à nous en révéler le moins possible. Les premières planches enchaînent lentement les plans et mettent en place deux décors aux tonalités bien distinctes. Le premier, new-yorkais et résolument policier, nous fait découvrir John Lord, héros misogyne, sûr de lui et au caractère franchement goujat. Le scénario a tout juste le temps de nous livrer les bases de son enquête, aux côtés d’une femme. Le second tableau s’intercale régulièrement entre ces scènes. Sans aucun commentaire, sans aucune bulle, Filippi laisse s’exprimer le dessin de Patrick Laumond pour nous rapporter une aventure maritime qui semble être antérieure à l’intrigue principale. Difficile de juger le fond et les motivations de cette entrée en matière particulière avant d’en découvrir les raisons dans le prochain épisode. Mais déjà, la forme est largement appréciable. Car en dehors de cette originalité dans la narration, le dessin de Laumond fait preuve d’une grande maturité artistique, rare pour une première œuvre. Ce graphisme utilisant à la base des crayons sanguins, n’a pas du être de tout repos pour le coloriste, Sébastien Gérard, qui s’en sort carrément bien !