L'histoire :
Dans ce monde post-apocalyptique glacial, le vampire Nil a été capturé et emprisonné par ses congénères. Leur chef Alex, ancien ami de Nil, ne comprend pas pourquoi ce dernier refuse de boire et se nourrir du sang humain. Pour lui expliquer que l’anthropocène est terminée, au profit de l’avènement des vampires, Alex emmène Nil, affaibli, visiter sa base. Nil découvre le système mis en place : ici, on exploite les humains en prélevant leur sang, qui remplit un gigantesque réservoir. Chaque matin, les soldats d’Alex reçoivent ainsi leur « ration » de sang et œuvrent à la construction d’une cité, d’une civilisation nouvelle. Alex montre aussi la réserve d’humains plongés en catatonie, destinés à devenir vampires. Parmi eux se trouve Laïa, que Nil a longtemps protégé. Sa présence inerte fait curieusement changer d’avis Nil, qui accepte soudain sa condition vampirique. Or la première victime qu’Alex propose à Nil, est la petite Leire, qui s’est désignée volontaire pour devenir « immortelle ». Pétri de remords, Nil fait sa besogne, croque sa jugulaire et se repait de son sang. Pendant ce temps, le petit Georges-Luis croit apercevoir un miracle : un rayon de soleil pointe subrepticement à travers la grisaille de ce monde. Est-ce le signe du retour du soleil ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce dernier volet de la trilogie post-apocalyptique et horrifique se démarque aussi par un changement de forme narrative : fini le road-movie angoissant à travers des paysages désolés ; bonjour la confrontation finale entre le héros Nil et son ancien ami Alex, au sein du repère même des vampires. Sans trop s’attacher aux protagonistes, le scénariste David Munoz conclut donc son récit de manière cohérente, aboutie et – comme précédemment – on ne peut plus sanguinolente. Il offre en prime une explication bienvenue sur la catastrophe initiale et termine sur une note ouverte d’espoir, mais pas vraiment un happy end pour autant. Au dessin, en revanche, la grisaille est toujours inscrite au cahier des charges graphique de Manuel Garcia. Selon un encrage réaliste, au sein d’un découpage parfois serré, souvent cinématographique, le dessinateur met en scène des combats violents et dynamiques. Les amateurs du registre horrifique apprécieront cette pleine et entière immersion dans un avenir presque aussi sombre que celui qu’on prédit à l’humanité…