L'histoire :
Pandora a dix-huit ans. Elle est belle et heureuse d'entrer dans l'âge adulte sereinement, tandis que ses parents la regardent grandir avec fierté mais aussi avec inquiétude. Elle vient de terminer une psychanalyse, mais est-elle bien guérie de ses crises violentes ? Tout bascule après une soirée chez une amie. Lassée des discussions morbides et des avances de Charles, elle décide de rentrer seule chez elle. En pleine rue, deux hommes sortent d'un camion-poubelle et kidnappent Pandora. Sous somnifères, elle est jetée à bord d'un avion qui s'envole... pour la Turquie. Lorsqu'elle reprend connaissance, des paysages de campagnes défilent à travers les fenêtres d'une petite camionnette. En face d'elle, un certain Hugo lui raconte une histoire dont les aspects romanesques rendent Pandora soupçonneuse : c'est son vrai père qui l'aurait fait enlevée, un célèbre bandit du nom de Pierre Castex, mourant et souhaitant voir sa fille qu'il n'a jamais connue. Pour Pandora, le cauchemar commence...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour le lecteur aussi : c'est à partir de l'enlèvement de Pandora que tout dérape. D'abord, parce que Pandora a été enlevée à Paris en sortant d'une soirée et que ses ravisseurs n'ont pas pensé à la rhabiller… Elle se promène donc en Turquie dos nu et jupe à mi-fesses, avec les regards de brutes, les agressions et les chantages attendus. Les rebondissements de l'histoire sont eux-aussi assez convenus, dans la lignée des classiques polars ou histoires d'espionnage, et pourtant sans ironie ni décalages. Vincenzo Cerami (notamment scénariste de la Vie est belle pour Roberto Benigni) a choisi d'écrire pour son ami Milo Manara un univers qui le force à faire de nouvelles recherches, en dehors de ses habituels récits érotiques. Mais la mayonnaise ne prend que rarement dans l'album. Il est difficile d'adhérer au personnage de Pandora, dont les poses suggestives paraissent bien déplacées dans leur environnement, suscitant des comportements violents, associant le désir à la perversité, le corps féminin au viol... Ceci à l'exception d'une assez belle scène de bain en compagnie d'une servante. Pour nuancer le jugement, on note aussi que certains personnages secondaires ont un potentiel et un relief plus intéressant, en particulier le père adoptif de Pandora, qui adopta cette enfant au prénom pourtant évocateur des catastrophes à venir...