L'histoire :
Depuis que le sinistre Sakuran a lancé sa révolte contre le consortium de la planète Iriu, Hisaya est la dernière Marshall encore en vie ou en liberté. A l’aide de son grand-père Ayashi et de son cousin Tetsu, tous deux experts en robotique, ainsi que de robots féminins anthropomorphes, elle tente de contrer cette révolution et surtout d’en comprendre l’origine. Tandis que maître Ayashi et deux robots trouvent à la grande bibliothèque du consortium un début de réponse, Hisaya et Tetsu tentent d’entrer en contact avec « la toile », une organisation rebelle susceptible de les aider dans la libération des Marshalls encore en vie. Parallèlement, Jiru et Kamina arrivent enfin à leur mystérieuse destination, la cité interdite. Ils y découvrent une société robotique à la fois très organisée et sauvage. Tandis que certains robots titanesques construisent des réseaux de manière très spécialisée, d’autres sortent de la jungle pour les attaquer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au lendemain du décès de Jean-Florian Tello, dessinateur des deux premiers tomes de Marshall, il était plus que nécessaire de poursuivre son œuvre, très prometteuse. La tâche difficile de reprendre un dessin aussi particulier que celui de Tello a donc été confiée au mexicain Francisco Ruiz Velasco. Plutôt que de tenter de « copier » le style Tello, Velasco choisit une voie graphique radicalement différente. Pour trancher avec les encrages marqués, la colorisation contrastée et les cadrages très artistiques (et pas forcément très limpides), il réinterprète les personnages et immerge le tout sous un filtre opaque et flou aux tonalités exclusivement glauques et grises. Soit, pourquoi pas. Cependant, le résultat se fait immédiatement sentir : les héros ne se ressemblent plus, on ne sait plus qui est qui, on est un peu perdu dans cet univers radicalement divergent. On finit néanmoins par se reprendre au jeu (à condition tout de même de relire attentivement les deux premiers tomes), mais le fil du scénario de Denis-Pierre Filippi s’en trouve perturbé. L’univers futuriste déjà (trop ?) riche mis en place par le scénariste n’y gagne pas en clarté, même si l’on ressent encore derrière ces aventures confuses le propos d’une science-fiction ambitieuse. Dommage.