L'histoire :
Megalex est une planète où le développement industriel poussé à l'extrême n'a d'égal qu'une urbanisation outrancière. Mais Megalex, comme sa traduction latine l'indique, c'est aussi la « grande loi ». Une dictature monarchique impitoyable dans laquelle l'être humain est réduit à l'état de paramètre : il naît cloné, produit pour une espérance de vie prédéterminée et une tâche préprogrammée et se fait rigoureusement éliminer une fois arrivé à échéance. La population est servile, formatée à l'obéissance unique. Un clone défectueux, appelée l' « anomalie » et une étrange « fille-rebelle-chauve-à-poitrine-généreuse » sont en train de fuir les autorités de police par le biais d'un toboggan à l'intérieur d'une racine géante... Adama (c'est le nom de la belle insoumise) appartient à un groupuscule de résistants à la dictature génétique : les objecteurs. Cette communauté secrète s'est organisée dans un gigantesque réseau souterrain et obéit aux ordres de Zeraïn, un rebelle aux oreilles pointues, pourvu d'une étrange bosse sur le dos.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà une série qui choque plus d'un puriste ! Tout est modélisé 3D, agencé par des lumières artificielles, des perspectives calculées, des textures... Le soucis du détail est porté à son paroxysme, les décors sont léchés. Ce n'est franchement pas la solution de facilité qu'a choisi Fred Beltran, pionnier en la matière. C'est osé, génial et révoltant. Même si on déteste, on ne peut que reconnaître un impact visuel époustouflant. Que ce soit assisté par ordinateur ou nom, Beltran l'a bel et bien dessiné, cet album ! Au scénario, Jodorowski aussi évite les poncifs de la BD moderne et renouvelle les surprises à chaque page. Des sauriens à longues jambes qui parlent, en passant par des pluies de gelées vert-gluantes qui se changent à volonté en mets gastronomiques. Atypique ! Si cela paraît incongru au prime abord, tout est savamment imbriqué. Au final, Megalex est une BD très controversée. Soit on déteste carrément, sans espoir de rédemption aucune, soit on approuve le travail accompli en attendant impatiemment la suite.