L'histoire :
L'impossible s'est produit. Une terrible explosion a eu lieu à l'intérieur du Méta-Bunker. Cette attaque inédite a été réalisée par Simak le Transhumain qui a envoyé deux nano-bombes en direction du Méta-Baron. Ce dernier avait profité des livraisons de prostituées pour s'y infiltrer. Tonto, le robot contrôlant l'ensemble du Méta-Bunker, s'approche des débris et trouve son maître en bien mauvais état. Le bras arraché et des plaies en grand nombre sur tout le corps... Le Méta-Baron se redresse. Lui qui était invincible et avait voulu connaître les plaisirs et les souffrances de la chair a abandonné son patrimoine génétique exceptionnel lorsqu'il a apprit que l'épyphite allait être épuisée et que la fin du monde s'annonçait. Le Méta-Baron refuse d'être soigné par Tonto. Il se presse de trouver dans les décombres celle qu'il aime : Orne-8. Il exige que le robot la sauve... Plus tard, il se réveille avec un méta-bras en lieu et place de celui de chair et d'os. Les blessures sont soignées mais il n'a qu'une idée en tête : savoir où se trouve sa bien-aimée. Ensuite, il se chargera de Simak, qui a été capturé et enfermé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Continuation maîtrisée et visuellement savoureuse de la formidable et culte saga de science-fiction orchestrée par Alexandro Jodorowsky, Méta-Baron s'était offert un premier cycle réussi. Ce second diptyque se termine par un album époustouflant. Le scénariste Jerry Frissen a brisé l'armure du héros en lui faisant abandonner son immortalité et en faisant de lui un être capable désormais de ressentir émotions, douleurs et surtout plaisirs. Le troisième album s'était achevé dans une gigantesque explosion et c'est dans un état inédit que l'on retrouve le Méta-Baron. Le récit commence très fort et il ne sera jamais avare en rebondissements. Frissen livre probablement son meilleur scénario sur la série, n'hésitant pas à évoquer un pan du passé des Méta-Barons et montrant sa maîtrise de la mythologie mise en place par Jodo ou même à la conduire dans une direction inattendue vers la fin de l'ouvrage. Il y a de tout dans cet album : de la romance, de l'émotion, de la violence, des trahisons et une capacité à nous plonger dans ce monde effrayant de froideur et de méchanceté. Niko Henrichon nous avait époustouflés sur le précédent opus ; il fait de même sur celui-là. Son trait se prête merveilleusement bien à l'univers et montre, malgré des styles différents, une vraie cohésion en terme de design avec le cycle précédent de Valentin Sécher. De quoi se réjouir quant aux prochains volets illustrés par Mukesh Singh et Esad Ribic. Amateurs de science-fiction ayant connus ou non l'œuvre de Jodorowsky, Méta-Baron est une série aussi abordable que soignée et tout bonnement jubilatoire.