L'histoire :
Mille visages est désormais partout. Plus que quiconque, William Forester, le fils de Frank Quinn, jadis à la fois disciple et malheureux combattant du démon, le sait. Pourtant, sous le patronyme de Wanyanke, en digne guerrier de la tribu indienne dont il fait partie, il mène une guerre bien plus « ordinaire » : celle contre l’envahisseur yankee, bien décidé à massacrer les siens. Aussi, à Fort Bridget, sous prétexte d’une tempête de neige, il se fait passer pour un éclaireur guidant une caravane de pionniers. Il profite ainsi de l’aubaine pour, en utilisant ses fantastiques pouvoirs, mettre en œuvre un jolie feu d’artifices dans la garnison. De retour au camp, prés de Canzeka, sa compagne sur le point d’accoucher, il replonge dans les notes de son père disparu depuis 5 ans. Il comprend ainsi bien mieux encore ce qui le liait au démon, pour peut-être mieux le combattre. En attendant, ayant réussi à fédérer plusieurs tribus, Wanyanke/Forester s’apprête à livrer une importante bataille face aux yankees. A peine est-il parti que sa douce compagne ressent dans son ventre de bien curieuses sensations : son enfant lui parle. Et pas pour dire n’importe quoi : il annonce que son père court un grand danger…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis l’ouverture de ce western atypique, Philippe Thirault se joue habilement du récit en soufflant comme un petit démon sur les braises de son scénario, avec beaucoup d’habilité pour nous surprendre. Les allers et retours dans le passé ont toujours été, à ce titre, d’impeccables accélérateurs de notre engouement pour la saga, au même titre que la progression horrifico-fantastique qui s’est lentement imposée à nous. Après 4 ans d’impatience, Thirault met fin à la torture, en livrant une conclusion attendue, mais bien loin de se hisser au niveau scénaristique des opus précédents. Car s’il réussit à nous prendre encore une fois à contrepied, il le fait avec beaucoup moins de force et de talent, utilisant ses recettes avec une conviction qui ne trompera personne : les quelques éclairages (?) du passé sont inutiles et les excès fantastiques donnent une impression constante de sur-jouer. Reste cette jolie parabole qui fait exploser nos certitudes sur le mal et le bien (et si le démon faisait du bien ?). Et puis, une description assez fidèle du contexte historique. Au-delà, une fin de saga ou peut-être de cycle qui, si elle ne fait pas oublier les nombreuses qualités de la série, ne permet pas de la magnifier. De la même manière, en reprenant les pinceaux de Marc Malès, Mario Janni livre un travail très convaincant, mais beaucoup plus lisse et donc peu prompt, là encore, à marquer de sa patte cette conclusion.