L'histoire :
En l’an 988, sur la route du retour en terres siciliennes, le vaisseau du capitaine Knut croise une galère en perdition. Abandonnée, il ne reste à son bord qu’une jeune enfant ressemblant trait pour trait à la défunte fille de l’officier. Refusant d’écouter les mises en garde du moine le secondant, Knut la recueille et ordonne qu’on la baptise sur le champ du même nom – Dalgren – que la chair de sa chair. A peine la gamine sauvée, la carcasse fantôme s’abîme en mer comme privée de raison d’être… Dix années ont passé et c’est désormais Raedwald et Arnulf qui débarquent au port de Catane, à l’ombre de l’Etna qui fume. Appâtés par la piste d’un manuscrit hors de prix, les deux compagnons sont accueillis par les hommes en arme envoyés par leur hôte, le baron Knut. Mais alors qu’ils redoutent l’ennemi mahométan, ce sont des pillards qui les embusquent sur le chemin. Encore qu’il ne semble pas que ce soient eux qui aient été ciblés et que l’incident survenant en même temps au château du sieur, entre sa fille et un prétendant éconduit, témoigne d’une ambiance pesante baignant ces contrées maudites…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après le succès d’un premier cycle détonant, Richard D.Nolane a logiquement remis le couvert en compagnie cette fois de Roberto Viacava (le Cinquième évangile) au dessin. L’histoire n’ayant pas trouvé une franche conclusion avec L’ombre de l’antéchrist, on retrouve le saxon Raedwald et son fidèle Arnulf en quête de saintes reliques. On comprend que les compagnons fuient les redoutables sylphes qu’ils n’ont pu vaincre, mais on sait aussi dès les premières planches qu’ils les confronteront à nouveau (…). Est-ce les difficultés de réamorcer la pompe ou le changement d’équipage ? Toujours est-il que la magie n’opère pas comme attendu. Graphiquement, l’ensemble paraît d’emblée moins séduisant que ce que réalisait François Miville-Deschènes. Trait et couleurs s’inscrivent normalement dans les pas laissés, mais les volumes semblent moins ressortir, les détails en pâtir et le caractère singulier de la série souffrir d’une succession encore empruntée. La faute n’incombe pas seule à Viacava, car le constat est idoine côté intrigue. Le scénario imaginé est celui d’un tome « autonome » où, après que nos héros aient vécu en évitant quelques temps leurs fantastiques ennemis, au détour d’une nouvelle mésaventure, ils ne peuvent que se rendre compte qu’il n’est point de salut possible sans victoire nette et sans équivoque. Le scénario – et ses personnages – est donc sans importance véritable, sinon celui de remettre le pied à l’étrier à nos héros – et au lecteur, insidieusement. Mission juste accomplie, au final. On espère que le ressort n’en sera que meilleur puisque, après tout, l’essentiel demeure…