L'histoire :
La belle Sarah, qui souffre de schizophrénie, et son mari David, garde-forestier, ont emménagé dans un chalet loti au fin fond de la forêt de Pennsylvanie, proche d’un patelin glauque, Salamanca. Sur une route escarpée isolée, David a été attaqué par des créatures monstrueuses se nourrissant de chair humaine, les thérias. Il a réussi à s’évader de leur garde-manger et a retrouvé la civilisation par miracle, une jambe bien amochée. A l’hôpital, Sarah lui annonce qu’elle est enceinte, mais pas de lui. La jeune femme trimballe un passé particulièrement lourd : enfant, elle a été séquestrée par un serial-killer surnommé « le jardinier »… et très récemment, elle a de nouveau été confrontée à ses sévices, après qu’il se soit évadé de prison. Aujourd’hui, elle vient de faire sa petite enquête sur les mystérieux évènements de Salamanca. Elle a trouvé le réseau de galeries sous sa maison, qui mène à la cave de ses voisins, les Westmore. Elle s’est aperçu que le fils Westmore, Joey, était un monstre. Maintenant, elle aimerait comprendre pourquoi il n’y a aucun enfant à Salamanca. Mais en ville, l’omerta est de rigueur. La sordide vérité lui sera apportée par un vieil homme, qui lui raconte l’histoire de la ville 50 ans plus tôt, à l’époque du grand incendie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Réputé pour être l’un des chefs de file de l’effroi en BD, Christophe Bec conclut ici, avec des explications relativement cohérentes, une trilogie d’horreur au scénario tout de même particulièrement tarabiscoté. On ne doutait cependant pas un seul instant de cette complexité, étant donné la quantité de phénomènes mystérieux et épouvantables auxquels nous étions confrontés depuis deux tomes. En effet, comment relier les meurtres sanglant de campeurs à la présence de « sasquatchs » en forêt ? L’immonde vie des voisins, au réseau de galeries souterraines empruntées par une créature aux yeux rouges ? L’omerta du village, à l’absence d’enfants à Salamanca ? Sans oublier le sérial-killer qui a jadis torturé Sarah, responsable de son dédoublement de personnalité, et qui revient brouiller les pistes… Bec charge vraiment la barque avec le come-back de ce psychopathe pas piqué des vers, au beau milieu d’une intrigue déjà particulièrement chargée en terreur. Mais bon, considérons cela comme un challenge jusqu’au-boutiste. L’accumulation d’ahurissantes énigmes d’horreur pure auront été l’intérêt premier de cette série, qui a maximisé à chaque séquence les effets de suspens. Sur tous ces aspects, le dessin réaliste de Stefano Raffaele se sera montré digne et l’italien n’oublie pas de terminer à grand renfort d’éviscérations, de giclées de sang. Hématophobiques s’abstenir…