L'histoire :
En 1992, Riad Sattouf avait 14 ans et rêvait d’être populaire, mais il était moche. Il rêvait aussi de devenir un auteur célèbre de bandes dessinées de science-fiction. Il fantasmait qu’un jour Steven Spielberg, trouvant ses albums géniaux, lui proposa de les adapter en film. Au collège, ses copains étaient beaucoup plus cultivés et intelligents que lui, mais ils étaient moches aussi. Il était jaloux et envieux des garçons séduisants. Il rêvait de pouvoir attirer les filles avec son physique. Il lisait beaucoup de BD, regardait des films à la TV ou en VHS. Un soir, chez ses grands-parents, il regarda Rencontre du 3° type, le film de Spielberg avec notamment, comme acteur, le réalisateur français François Truffaut. Quelque temps plus tard, Les quatre cents coups passa à la TV. C’était l’histoire d’Antoine Doinel, un écolier des années 50. Ce film de Truffaut fut un choc pour Riad. Le temps passa et Riad fit des études de dessin, puis de cinéma d’animation. Un jour, chez un soldeur, il tomba sur un lot de films de Truffaut qui racontaient la suite des aventures de Doinel. Riad fut ébloui par l’idée d’observer un personnage vieillir d’année en année.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Riad Sattouf n’est pas qu’un auteur de BD à succès. Il est également réalisateur de cinéma. En 2008, pour son premier film Les beaux gosses (plus de 900 000 spectateurs), il va choisir pour acteur principal un illustre inconnu : Vincent Lacoste. Depuis ses débuts, le jeune acteur s’est illustré avec brio dans de nombreux films et a été nominé à 5 reprises aux Césars. Dans le chapitre introductif de ce roman graphique, Riad Sattouf explique la genèse du film et le casting où il a découvert Vincent Lacoste encore adolescent à l’époque. Dans le reste de l’album, Sattouf s’exprime par l’intermédiaire de Vincent Lacoste qui décrit sa vie de collégien, son vécu du casting, ses fantasmes de future star, ses maladresses, ses hésitations sur le plateau de tournage ou encore à Cannes, lors de la quinzaine des réalisateurs. Fidèle à son style authentique, Sattouf dépeint avec beaucoup de justesse les premiers pas d’un adolescent complexé, pas toujours finaud, qui débarque un peu par hasard dans le monde du cinéma et qui vit un rêve éveillé. C’est à la fois tendre, sensible, touchant et fin. Sattouf décrit une relation filiale avec Vincent Lacoste qu’il n’hésite pas à sermonner, à conseiller ou à encourager. Ce premier album recèle de nombreuses anecdotes amusantes, voir un peu caustiques, qui donnent une tonalité légère au récit. Cette simili-biographie de Vincent Lacoste est aussi une manière pour Riad Sattouf de se raconter et de se mettre en valeur indirectement. La fin de l’album indique qu’il y aura une suite, mais ne précise pas à quelle échéance, laissant ainsi le temps à Vincent Lacoste de décrocher de beaux rôles... et pourquoi pas un nouveau film avec celui qui l’a découvert. Graphiquement, on reconnaît le trait plutôt simple et clair de l’auteur de L’arabe du futur qu’il a agrémenté uniquement avec les couleurs primaires jaune, bleu et rouge.