L'histoire :
Fungirl est une grande gigue qui a le tempérament d’un enfant hyperactif et qui se plaît à fustiger la bien-pensance au grand dam de sa colocataire et de son petit-ami Peter. Un soir, alors que Fungirl est en train de se masturber sur son lit et s’est envolée vers des sphères érotico-oniriques, une épaisse fumée noire rentre par-dessous la porte de sa chambre. Un incendie vient de se déclarer ! Elle court vite en direction de la cuisine pour éteindre les flammes. Mais à son arrivée, sa coloc’ est déjà là avec un pompier. Le feu a été circonscrit : il provenait de la pizza que Fungirl avait oubliée dans le four... Très en colère, sa colocataire va se recoucher car elle travaille le lendemain. Et du travail, il serait temps que Fungirl en trouve ! Le lendemain matin, cette dernière est abattue devant sa tasse de café. En effet, son CV est minable et elle ne sait pas quoi faire pour le remplir un tantinet. Elle décide alors d’aller faire un tour à l’extérieur pour se changer les idées. Après s’être blessée en faisant du skate sous les yeux apeurés d’enfants, Fungirl s’offre une petite récompense bien méritée : un donut. Mais alors qu’elle s’apprête à la croquer, voilà que le gâteau lui échappe des mains et finit sa course dans une entreprise de pompes-funèbres. Ça tombe bien, il y a un poste à pourvoir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mine de rien, avec Fungirl, roman graphique déjanté et politiquement incorrect, la jeune allemande Elizabeth Pich a su tirer son épingle du jeu. Reprenant plus ou moins les ficelles de sa série comique Wars and Peas sur le principe des strips à la sauce Monthy Python, l’autrice met en avant un personnage complètement décalé qui explose sans état d’âme toutes les barrières de la morale et de la bienséance. Ainsi, au travers d’histoires comiques ponctuées de passages corrosifs et/ou sexuels, Elizabeth Pich utilise Fungirl pour ruer dans les brancards. Ouvertement anticonformiste, subversif et féministe jusqu’au bout des ongles, Fungirl est un manifeste furibard contre la société engoncée dans ses propres contradictions. Chapeau ! En définitive, malgré le côté volontairement fouillis des aventures de Fungirl, qui partent dans tous les sens sans véritable fil conducteur, Elizabeth Pich met en avant un personnage à la fois énervant et attachant qui remet en cause les conventions sociales et la bienséance. Et derrière les enchaînements de gags et les situations ubuesques, on se questionne sur la place de chacun dans la société, notamment quand on ne rentre pas dans les bonnes cases.
