L'histoire :
En l’an 600 de la vie de Noé, le grand déluge voulu par Dieu s’est abattu sur Terre. Noé a donc embarqué un couple de chaque espèce animale, ainsi que sa famille, à bord d’un grand ferry. Au terme de 40 jours, la pluie se calme. Sem, sa fille, exulte. Enfin, ils vont pouvoir retourner sur la terre ferme et elle arrêtera de vomir ses tripes – elle a le mal de mer. Elle pourra enfin, aussi, enterrer sa mère. Quand Sem débarque dans l’appartement privé de son paternel pour le prévenir, c’est pour le découvrir en train de partouzer avec plein d’espèces différentes, des deux sexes. Sem vomit. Et elle prévient son amoureux, un orang-outan, de la bonne nouvelle. Ils font aussitôt l’amour. Noé prépare donc le débarquement. Il réveille ses fistons Cham et Japhet. Et il réunit tous les animaux sur le pont, avant de leur ouvrir les portes vers la plage. Et tandis que les animaux débarquent, Noé ne peut s’empêcher de poursuivre ses activités sexuelles avec un cygne et un panda roux. Sem, elle, se perche avec l’orang-outan et le léopard dans un arbre, afin de fêter avec la même libido exacerbée leur liberté retrouvée. Or au milieu de la nuit, Dieu lui apparait et la prévient : elle est désormais la dernière femme procréatrice sur Terre, il va falloir songer à perpétuer la race humaine et il compte sur elle. Sem a 5 jours pour se faire féconder…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec cette Origine du Monstre, Emilie Gleason risque de défriser plus d’un poil pubien aux puritains cathos qui auraient l’occasion de se retrouver avec cet opus BD Cul des requins marteaux entre leurs petits doigts, soit à peu près 0,00001% de la population des mammifères terrestres. En effet, ici, l’autrice belgo-mexicaine défonce le mythe de Noé et de ses animaux sauvés des eaux, à grand coups de zoophilie, d’inceste, de violences faites aux femmes et surtout de grand n’importe nawak. L’injonction divine faite à Sem, la fille de Noé, de repeupler la race humaine, tourne au grand délire. Cela permet d’aborder vaguement quelques sujets sociaux brûlants et d’écorner la religion au plus profond de son intimité. Car oui, selon le premier testament, l’humanité est issue d’un inceste au sein de la famille de Noé, les uniques rescapés du déluge ! Un sacré point de départ, pour de belles promesses d’avenir… Quelques dialogues savoureux et situations au-delà du burlesque permettront néanmoins aux athées et aux anticléricaux de s’amuser de ces galipettes foutraques qui, malgré la pornographie ambiante et explicite, n’ont strictement rien d’excitant. Evidemment, le visuel n’a rien à voir avec la célèbre peinture de Gustave Courbet, détournée en couv et dans le titre. Gleason dessine cela un peu comme ça lui vient, sans grand respect des styles, des proportions, des couleurs, d’une quelconque volonté d’esthétisme, façon fanzine déconnade. Cela dit, la tronche et la dégaine des animaux est souvent bidonnante.