L'histoire :
Dans sa bagnole qui va vite, Sébastien roule à donf sur l’autoroute. Mais y’en a un qui veut le doubler et ça, il n’en est pas question. Alors Sébastien attrape le fusil à pompe qui se trouve sur la banquette arrière et shoote dans le pare-brise de son poursuivant, qui fait des tonneaux dans le décor. Mais un débris vient exploser le pneu de la bagnole de Sébastien. Et tandis qu’un accident monstre se produit, Sébastien voit re-défiler toute sa vie devant ses yeux. Il se souvient de ce jour où son père lui avait prêté sa voiture pour la journée. Il en avait profité pour emmener ses potes boire des coups à Paname. Il avait ramené le véhicule à l’heure, mais avait oublié de faire le plein d’essence. Or son père était médecin en province et il rentrait d’une journée de congrès, pour assurer une nuit de garde. Appelé par une urgence au milieu de la nuit, le daron s’était retrouvé en panne d’essence en rase campagne. En retard pour soigner le nouveau-né malade, ce dernier était mort… par la faute de Sébastien…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Petit bouquin souple, en noir et blanc, publié chez les Requins Marteaux… ça sent « l’indé » à mille coudées à la ronde. Ici, Frankyravi raconte l’histoire de Sébastien, un type un peu branleur, qui n’a pas grand-chose à fiche de son prochain. Au cours d'une balade en voiture sans origine définie, cet anti-héros commence par créer un accident de voiture qui éveille, dans ses derniers instants de conscience, les souvenirs d’une vie pleine de conneries et de comportements néfastes. Sébastien fait du babysitting, du jardinage, du camping sauvage, il voyage en Chine et Sébastien s’en cogne de tout et sème le malheur. Dans cet interlude qui se compte en millisecondes, cette vie se décline en courts chapitres, détachés les uns des autres et dessinés, disons, au mieux, avec noirceur et dynamisme… Parce que c’est tout de même très basique au niveau du dessin, ultra-naïf au niveau de la manière de narrer, totalement creux au niveau du propos de fond… On veut bien de la BD indépendante, du genre barré-décalé et empreinte d’une légèreté essentielle, mais en cherchant bien, en retournant l’album dans tous les sens, on peine à déceler autre chose qu’un exutoire simplet et un peu puéril. Une ode au nihilisme ? Mouais…
