L'histoire :
A Santa Riviera, les routes se croisent et les destins aussi. Ainsi Rodriguo, dragueur invétéré, ne cesse de multiplier les conquêtes, avec pour seul objectif de faire l’amour comme une bête. A l’inverse, Paul-Christian, informaticien à lunettes, essaie tant qu’il le peut de conquérir le cœur d’une dulcinée. Lors d’une soirée, il réussit enfin à offrir un verre à Cassandra, une ancienne conquête de Rodriguo ressemblant fortement à la princesse Lady Diana. Cela n’est guère facile pour lui, car son meilleur ami Freddy n’arrête pas de lui parler de politique et de l’omniprésence du grand capital. Alors que Paul-Christian raccompagne Cassandra en voiture chez elle et alors qu’ils viennent d’échanger un long et langoureux baiser, ceux-ci ont un accident de voiture. Plus tard, l’informaticien, de retour chez lui, s’en veut de l’état de Cassandra. Heureusement que Freddy lui remonte le moral en prétextant que sa culpabilité est due à la religion judéo-crétine. Carmen sort du bureau de Mr McGuillan en ayant accepté de nouvelles responsabilités. Elle croise Cassandra dans le couloir et lui avoue penser toujours à Rodriguo…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Santa Barbara, tu me diras pourquoi, j’ai le mal de vivreuh… Ces mots extraits du générique de la fameuse série de telenovelas (séries brésiliennes à l’eau de rose) des années 80 ont dû longuement trotter dans la tête de Morvandiau, pour que celui-ci ait l’envie de pondre un pastiche totalement décalé avec Santa Riviera. En racontant le parcours d’une poignée de personnages enchaînant les coups du sort et les dragouilles de bas étages, le scénariste utilise une narration originale. Découpé en 8 parties, l’ouvrage est séparé par de fausses publicités à l’humour bien acide, où se font étriper les traitements antidépresseurs, les mutuelles et Alain Minc (la Ferraille’s touch, chère aux Requins marteaux, donc). Entre des rebondissements ahurissants et un humour corrosif, ce venin des passions est un titre dont les amateurs des Requins marteaux se délecteront. En plus, les dessins de Mancuso sont soignés, son trait fin est sublimé par un encrage précis. Son style rappelle même par moments celui de Pirus sur Le roi des mouches. L’autre élément marquant de Santa Riviera est la tronche des protagonistes, pour la plupart tirés de stars existantes ou décédées, comme Lady Diana, Charles Bronson ou même l’Inspecteur Derrick (dans une case bien cachée). Les histoires d’amour n’ont jamais étaient aussi venimeuses. Cela se déroule dans Santa Riviera, une brique dans le soap (et pas une brique de soupe).