L'histoire :
Dingo a eu une super idée : proposer à son plus fidèle acolyte Mickey une petite partie de pêche. Or, plutôt qu'une traditionnelle pêche à la ligne, les deux potes utilisent de la dynamite pour se farcir les canards... Seulement voilà, ils pêchent dans une base militaire. Retour de bâtons, ces mêmes militaires, leur renvoient une petite bombe atomique sur la truffe en guise de réponse. Après avoir écopé d'un peu de radioactivité, Mickey et Dingo ont perdu quelques neurones, entraînant des effets irréversibles. Outre un super-mal de tronche, Mickey a attrapé des bactéries nucléaires qui lui donnent un air de singe malade... La faute aux radiations qui ont modifié son programme génétique. Mickey est devenu super-bad, un héros irascible et ivre en permanence. Le calvaire radioactif ne fait que commencer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quand Winshluss se fait trop rare, les Requins Marteaux rééditent ses pépites encore bien chaudes. Outre l'immense Pinocchio, ce mois-ci, voici que ressort une autre perle, Super Négra, certes moins connue mais tout aussi noire et jubilatoire. Dans ce court récit au format comics, l'auteur s'amuse à dézinguer quelques idoles internationales du paysage Disneyen – Mickey, Dingo ou Pluto – pour en faire des êtres pathétiques, malades, sortes d'ivrognes irradiés en phase terminale. Grâce à un scénar sorti de nulle part et sur un mode « défonce », il s'amuse à pilonner tout le monde en un caustique jeu de massacre. Minnie est ainsi une pauvre ménagère, crevée et dépressive, tandis que Donald prend la tête de la milice armée d'un quartier. Sans oublier kalachnikov et explosions libératrices en guise d'armes. Winshluss broie, écrase et bombarde nos idoles, les brutalise avec cruauté pour mieux nous faire marrer. Le style graphique se montrant sale et punk, charbonneux ou crasseux, parfaitement raccord avec la tonalité sans pitié du récit. A l'image de Welcome to the death club, Winshluss se fait le chantre de l'humour noir sous drogue. Les scènes sont d'autant plus comiques, d'ailleurs, que beaucoup d'entre elles sont complètement ridicules. On a l'impression que seul Winshluss pouvait faire de Mickey un cyclope irradié et hirsute, et de Barbapapa, un terroriste à la solde des salariés, tueur d'actionnaires et de PDG. A noter que pour cette réédition, deux histoires courtes délirantes viennent compléter l'opus. Une parodie trash décidément salutaire et tordante ! Winshluss, reviens-nous vite...