L'histoire :
Liza Kerivel, l’autrice de cette BD, résidait dans une maison rue Louise de Bettignies quand elle vivait à Rennes. Cette femme lui étant inconnue, elle a effectué une recherche sur elle et s’est trouvée happée par son destin hors du commun. Louise est à la fois le symbole d’une époque profondément hostile aux femmes et le témoin héroïque des heures les plus sombres de la Grande Guerre. Ce livre qui raconte sa vie s’adresse à toutes les générations. Celle qui sera surnommée « la reine des espionnes » est la 8e enfant d’une famille aristocrate wallonne, catholique et patriote, qui a fait fortune dans la fabrique de porcelaine. Malheureusement, à sa naissance, les affaires de la famille ne seront plus aussi florissantes : le père de Louise sera contraint de vendre son usine. Dès ses 7 ans, elle sera placée dans un pensionnat religieux avec une éducation stricte. Elle sera donc séparée de sa famille du jour au lendemain.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En suivant ses études à l’université, Louise de Bettignies (1880-1918), avait pour ambition de devenir préceptrice en langues. Quand les premiers bombardements s’abattront sur Lille, elle se portera volontaire pour aider les alliés et soigner les blessés quelles que soient leurs nationalités. Agée de 35 ans, forte de ses aptitudes linguistiques, elle sera recrutée par l’Intelligence Service, les services secrets anglais qui la solliciteront pour faire passer des messages en Belgique, au Pays-Bas et dans le Nord de la France. On découvre dans ce livre une personnalité extrêmement combative avec le sens du devoir et du sacrifice pour sa patrie chevillés au corps. Après 2 ans à transmettre des messages aux alliés, celle qui a été surnommée « mademoiselle Vite-Vite » sera faite prisonnière par les allemands. Liza Kerivel, qui n’est pas historienne mais dont le travail est tout aussi rigoureux, va relater dans le détail les années de calvaire durant lesquelles Louise sera prisonnière et mourra 2 mois avant l’armistice. Cet ouvrage n’est pas un album BD, mais davantage un livre illustré avec quelques planches muettes. Découpé en 26 chapitres et accompagné d’un cahier documentaire, ce livre est très facile d’accès. En faisant le choix de faire dialoguer les protagonistes, le texte est à la fois digeste et vivant. Par ce travail de mémoire, Liza Kerivel rend un bel hommage à une femme courageuse et d’engagement. Le dessin de Luc Monnerais est soigné, d’un réalisme saisissant.
