L'histoire :
Kid Lucky écrit une lettre à son amoureuse, la petite Joannie, pour l’inviter au bal de la Saint Valentin. Hélas, il ne trouve pas le style adéquat : pas assez romantique, trop ridicule… Finalement, il choisit une option originale : une affiche placardée dans la ville « Wanted Joannie Holson, 1 $ à livrer au bal de la Saint Valentin ».
Habillé d’un smoking, Kid Lucky fait montre de ses talents de magicien, sur la scène d’un saloon, lors de la soirée cabaret organisée pour l’amicale des anciens chasseurs du Texas. Tour de cartes, manipulation de foulards… Tout se déroule à merveille jusqu’à ce qu’il sorte le lapin de son chapeau et se fasse canarder…
Tante Martha appelle Kid Lucky et exige qu’il retire ses vêtements pour les laver, c’est l’heure de la lessive. Evidemment, le garnement refuse de se déshabiller. Qu’à cela ne tienne, Tante Martha met le gamin tout habillé dans sa lessiveuse…
Kid Lucky et ses copains jouent aux billes dans la rue principale. Un tir bien ajusté de Kid permet de faire gicler une bille très fort, qui ricoche en un coup de billard en 7 étapes, jusqu’à désarmer deux bandits en train de cambrioler la banque…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout comme l’avaient réussi Tome et Janry avec le Petit Spirou dès la fin des années 80, Achdé tente d’installer Kid Lucky comme une série parallèle au célèbre Lucky Luke – pour lequel il continue lui-même d’assurer par ailleurs les Nouvelles aventures, aux côtés de célèbres auteurs (Gerra, Benacquista, Pennac). L’idée de Kid Lucky est sans doute de s’adresser à un « nouveau » jeune public, bien que Lucky Luke ne lui soit pas non plus franchement inadapté en soi. Sans être tout à fait nouveaux, ni pleinement hilarants (on est dans le registre consensuel-tout-public), les gags sont effectivement plutôt sympas, la lisibilité idéale, le public large, et la charte visuelle est incroyable raccord avec celle définie par Morris : une ligne humoristique dynamique utilisant les mêmes traits, le même répertoire de cadrages, les mêmes codes couleurs, le strict même décorum. Grâce à son talent et son expérience, Achdé hisse le job à la hauteur de l’intention et ne ternit donc en rien la notoriété du personnage culte. En outre, l’auteur ajoute deux petites lignes légèrement didactiques en bas de chaque planche. Baptisée L’eusses-tu cru, celles-ci relatent ou démystifient des anecdotes authentiques sur le far-west, en rapport avec le gag. Bref, tout est là, bien en place, soigneusement orchestré… et pourtant un petit quelque-chose grince. L’évidente exploitation marketing, peut-être ? Faut-il s’en émouvoir, étant donné qu’elle honore et se met au diapason de la série-mère ?