L'histoire :
Alors qu’Anaïs, sa maîtresse, passe du bon temps avec Carl, un type qu’elle a rencontré sur internet, Chouchou sa petite chatte urine à côté de sa litière située dans la salle de bain. Interrompu pendant son coït par un coup de fil, le jeune homme va aux toilettes mais glisse sur l’urine de chat. Pire, le petit félin, en jouant sur le haut d’une armoire, fait tomber une paire de ciseaux qui vient se planter en plein visage de Carl. Le lendemain matin, Anaïs raconte à ses copines ce qui s’est déroulé la veille. Puis ensembles, elles se rendent à un concours de chats où la fameuse chanteuse Kitty C est invitée. Cette dernière a subi il y a peu une opération de chirurgie esthétique qui a mal tourné. Depuis, elle a le visage recouvert de bandages. Une fois entrée dans la salle des festivités, les filles déguisent leurs petits chats. Mais ceux-ci sont très nerveux. Ils finissent même par mordre et griffer leurs maîtresses. La tension gagne progressivement tout l’établissement, car les chats se rebellent tous et s’attaquent aux humains. Les filles se réfugient dans une salle et sont totalement effrayées par la folie meurtrière de leurs petits félins...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Qu’y-a-t’il de plus mignon qu’un petit chaton ? D'ordinaire, les félins sont présentés comme adorables au possible, aussi bien en couverture des calendriers postaux qu'à travers le 9e art (Chats ou Chi). Thomas Mathieu, lui, a plutôt été traumatisé le jour où il a du garder le chat de sa sœur... Cette expérience lui donna l’idée de montrer une facette moins glorieuse de ces mignonnes boules de poils. Il crée ici une histoire où quatre amies bimbos se rendent à une foire aux chatons pour présenter les leurs. Le problème est que là-bas, à l'image des Oiseaux d'Alfred Hitchcock, les félins sont pris d’une pulsion de meurtres et se jettent sur les humains à proximité. Jouant malicieusement avec la série B, le jeune auteur narre un récit horrifique aussi drôle que violent. L’esprit totalement déjanté est assez jouissif et on passe un moment plutôt agréable. Ce Versus est illustré par un trait plus appliqué que sur Les dragues-misères. Certaines planches jouant sur les ombres sont d’ailleurs assez réussies. Pour parachever cete lecture amusante et délicieusement régressive, l’album se termine par une affiche présentant une (hypothétique) suite intitulée Bimbos versus dauphins mangeurs de chair humaine. Désormais, vous y réfléchirez à deux fois avant d'oublier de changer leur litière...