L'histoire :
22 ans, illustratrice, myope, fan inconditionnelle de Lady Gaga, du sac Chanel, du carrot cake et des chaussures : Diglee (Maureen pour de vrai !) a une vie passionnante. Une vie qu’elle partage entre son homme, Loïc (dit Renart), sa petite sœur, Chaco, sa BFF (best friend forever) Chloé, et sa maman supra-canon. Une vie où l’indispensable bouscule le super important. Une vie où l’on passe des heures au téléphone avec sa BBF (merci le forfait illimité !) pour savoir si pour la photo du profil il faut choisir la couleur ou le noir et blanc… Une vie où maintenant Diglee est une grande, où elle gagne officiellement sa vie avec le dessin et peut tirer définitivement un trait sur la condition étudiante pourrie : plus d’horaires, plus de profs chiants, d’examens… et (ah ouais mince !) plus de réduc’ pour le ciné. Bref, une vie qu’elle adore et dans laquelle elle peut piquer des p’tits shorts ultra courts à sa maman ou s’émerveiller indéfiniment, comme une gamine, de voir les flocons de neige habiller son jardin. Une vie, en tous cas, qu’elle est prête à nous faire partager…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier titre infiniment sensible paru chez Manolosanctis (à Renaud) sous son vrai patronyme, Diglee, la bloggeuse aux quelques 350.000 visiteurs mensuels, s’attaque, comme bon nombre avant elle, aux grains du format papier. Trois années de saynètes (et plusieurs inédits), mettant sous le feu des projecteurs des tranchouillettes de sa vie, nous sont ainsi livrées en bloc avec humour, punch et habilité. Maniant l’auto-dérision comme une grande et assumant comme un chef son statut de fifille, Diglee nous balade entre copine, maman (super canon), frangine et amoureux (Renart, lui aussi jeune pousse talentueuse du 9e art). On s’amuse (mais sans jamais rire franchement) facilement de ce petit univers parfaitement superficiel, au centre duquel les fringues, les chaussures, les séries tv, les films cultes (Pretty Woman, Titanic…), les chorégraphies entre copines sur Lady Gaga… se taillent la part du lion. On réservera donc l’ouvrage aux « adulescentes » de la tranche 20/25 ans qui s’amuseront de trouver aussi chez Diglee un petit quelque chose de familier. Les autres ne découvriront rien dans l’exercice qui ne leur ait été proposé avant dans un genre désormais ultra représenté. Pour autant, à l’instar du trait à la fois séduisant et pêchu, l’ouvrage est plutôt bien réalisé. Plus efficace cependant sur la toile, au quotidien, qu’en gros sandwich au format BD traditionnel. A méditer…