L'histoire :
A Séoul, le 11 mars 2023, Guillaume Diop est nommé danseur étoile de l'Opéra de Paris. C'est le premier danseur noir de l'Histoire à accéder à ce statut. Le Lendemain, Valentin, professeur de musique dans un collège à Noisy, apprend la nouvelle sur les réseaux sociaux avec son compagnon. C'est fabuleux, tous les deux partagent l'amour de la musique et de la danse, des arts en général. Cette reconnaissance pour cet homme, qui rêvait de devenir danseur, les inspire beaucoup. Le compagnon de Valentin se rappelle que lorsqu'il était plus jeune, il habitait Montmartre, comme Guillaume. Il lui arrivait souvent de le croiser. Egalement noir, il était fier de le voir réussir, de voir ce qu'il représentait ! Valentin va assurément parler de cet événement à ses élèves dans la semaine. Passionné par la danse, il se rappelle les discriminations, les moqueries subies lorsqu'il avouait qu'il aimait danser. Et il ne veut plus que ça se reproduise. Il veut faire voler en éclats les clichés, il voudrait que tous les garçons puissent avoir le droit d'aimer danser sans peur des représailles et des qu'en-dira-t-on. Lui vient alors une idée. Il a pu voir qu'une expérience britannique, basée sur la danse, a fait évoluer les mentalités des adolescents. Et s'il mettait en place cette expérience dans son propre collège ? Peut-être qu'il pourrait lui aussi obtenir des résultats probants, permettant d'améliorer la concentration et les résultats scolaires, tout en déconstruisant les idées reçues ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Saverio Tomasella, docteur en psychologie, psychanalyste, écrivain et musicien amateur, est aussi passionné par la danse. C'est d'ailleurs le sujet qu'il décide d'exploiter dans cette bande dessinée. Il s'associe à Samuel Figuière, dessinateur, qui a déjà travaillé sur des romans graphiques de reportage. On sent dans la patte graphique une dimension très documentaire, essayant de se rapprocher au plus près des expressions des personnages, du mouvement de la danse, en utilisant des couleurs réalistes. Malgré un sujet impliquant du mouvement, le dessinateur choisit un découpage assez classique, sans fioritures. Côté scénario, c'est assez perturbant, car l'ouvrage dans son entièreté nous donne l'impression d'un récit autobiographique, d'une expérience vécue par les auteurs. Ce qui n'en est rien, car la bande dessinée est une fiction. Mais elle est racontée avec un point de vue extrêmement réaliste, tant dans les échanges entre les protagonistes, que dans le quotidien de ce professeur et des relations qu'il peut entretenir avec ses collègues et élèves. Saverio Tomasella propose donc un récit convaincant, qui met en avant l'émancipation des Hommes et des adolescents, par l'art. Mais il met en perspective aussi les idées reçues qu'il peut y avoir sur la danse (qui serait destinée aux filles ou aux homosexuels), en montrant que le plus important est de prendre du plaisir et de suivre sa passion. Et que les préjugés ne devraient pas entraver ces objectifs !