L'histoire :
Le lémurien Fabrice est trentenaire et citadin. Lorsqu’il rencontre ses ami(e)s ou ses ex, ils discutent de leurs déboires sentimentaux ou sexuels. Constance évoque sans cesse un amoureux que personne n’a jamais vu ; Clémentine est sa nouvelle copine nympho. Ils surfent sur Meetic, font des rencontres sexuelles qui donnent lieu le plus souvent à quelques soucis ou déboires : transmission de maladies, pratiques sado-maso inattendues pour Pascal, lapins en cascade avec Jean-Luc Delarue, sex-friend pour Fabrice. Bref, quelques tranches de vie en autant de parcours laborieux face à la chose amoureuse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il est bien question dans cette BD signée Fabrice Tarrin, de sexe et d’amour, mais surtout de déconfiture. Ou pour le dire autrement, d’une Bérézina narrative. Le sujet a en effet été raconté au moins un million de fois, mais après tout, si le traitement est suffisamment original pour interpeler, pourquoi pas. Sauf qu’ici, de bout en bout, on est confronté à un vide abyssal. Jamais drôle, jamais décalé, sans fil directeur et racontant platement ce que tout le monde vit ou connait déjà, ce récit lourdingue découpé en autant de saynètes qui se veulent piquantes, se révèle au mieux anecdotique, au pire inutile. Rendez-vous compte, on y apprend que la vie sentimentale des trentenaires d’aujourd’hui n’est pas un long fleuve tranquille, entre transmission de chlamydiae (regardez dans le dico), témoignages d’échecs sexuels et rendez-vous manqués avec Jean-Luc Delarue… Waouh ! Quel ennui et quelle pauvreté dans les dialogues ou situations qui, en plus de n’être jamais drôles tant ils côtoient la banalité la plus mortifère, finissent par sombrer dans la vulgarité. Seul le dessin minimaliste reste à peu près acceptable. Mais encore une fois, l’auteur ne s’est guère foulé en répétant à l’envi les mêmes scènes, personnages ou décors – un lit, un canapé – avec juste quelques répliques changeantes. Bref, beaucoup de petits riens pour une morale inexistante. On passe notre chemin sur ces petits lémuriens nombrilistes et sans intérêt.