L'histoire :
François vient de mourir d'une longue maladie. C'est sa sœur, Emmanuelle, qui lui annonce. Par conséquent, il doit revenir de son voyage en Afrique pour l'aider à gérer la ferme familiale. Seule, elle ne peut y arriver. Déjà qu'à deux c'était compliqué... Xavier remonte donc dans son camion et retourne sur la terre de ses origines. Très vite, il faut se plonger dans le bain, les bêtes n'attendent pas. Or le système productiviste a ses limites. Beaucoup d'investissement, de temps et d'argent, pour une rentabilité modeste. Sans pour autant omettre l'épuisement physique et psychologique d'un fonctionnement qui ne connaît aucun répit. Est-il possible de faire autrement ? Peut-on produire plus pour gagner plus ? Le banquier propose une autre alternative. Pourquoi ne pas faire du bio ? Un tel changement est-il réalisable et surtout rentable ? Pascal Rougier possède le savoir nécessaire pour l'aboutissement d'un projet d'une telle envergure. Petit à petit, les choses prennent forme, à la satisfaction des nouveaux propriétaires. Faire un élevage plus respectueux des vaches, de la nature et des consommateurs est possible. Le bonus, même si cela occupe beaucoup, les revenus deviennent plus confortables. Il devient possible d'envisager un avenir plus réjouissant et prospère.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La réflexion sur une nouvelle agriculture est dans l'air du temps. On commence notamment à remettre en cause le système intensif de la production laitière. D'autant plus sur un marché où le coût de production augmente, contrairement au taux de rentabilité. En plus, les animaux consomment des produits chimiques pour éviter les maladies, favoriser la lactation... Sans oublier que des croisements de races ont eu lieu pour en faire des bêtes qui fructifient l'investissement. L'exemple réel de Xavier et d'Emmanuelle, dont se sont librement inspirées Aurélie Castex et Elise Gruau dans ce docufiction, montre que la transition est possible. En plus, ce changement vient de l'initiative d'un banquier, ce qui montre un véritable engagement économique et une révolution générale des mentalités. L'application concrète dans la ferme se fait aussi grâce à l'accompagnement, à l'échange. L'écologie, le respect animal et les finances restent rarement abordés de façon globale et cohérente. L'approche qui est ici faite ressemble à un réel investissement, en mettant de vraies personnes en scène. Au final, passer au bio n'est pas juste une utopie, c'est une réflexion complète, aussi bien dans la réflexion personnelle que dans la pratique du travail quotidien. Nos deux agriculteurs ont dû apprendre à changer la vision de leur métier que leurs parents leur avait transmis. La dessinatrice, grâce à son trait léger et ses couleurs libres, apporte de la proximité, du réalisme et de l'affection, aussi bien pour les bêtes que pour les hommes. A la fin de la bande dessinée, on a envie de croire que faire mieux pour vivre mieux est réellement possible.