L'histoire :
Le soir du second tour de l’élection présidentielle française, en mai 2017, le nouveau président élu, Emmanuel Macron, fait un discours enflammé devant la pyramide du Louvres. Les candidats battus fulminent tous différemment dans leurs coins. Les différentes tranches de la population française se partagent quant à elles entre doutes et espoirs. Trois fantômes planent au-dessus de la Pyramide, et revendiquent chacun un peu de la paternité de cette bête politique qui vient d’éclore : Paul Ricoeur, Michel Rocard et Jacques Attali. Dès les premiers jours, Emmanuel Macron se demande par quel bout il va s’y prendre pour ressusciter la République française comateuse. Il en discute avec son épouse Brigitte, tout en visitant les jardins de l’Elysée. Leurs digressions les amènent à partir visiter Paris et à en tirer une allégorie des attentes de la population. Vient ensuite l’heure de la première rencontre avec Trump. Leur fameuse poignée de main virile est censée incarner une domination psychologique de l’un sur l’autre. Quelques jours plus tard, c’est un Vladimir Poutine au visage impassible qui est reçu au château de Versailles. Impassible, certes, mais doté d’un sens de l’humour cynique…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un an pile après la présidentielle la plus incroyable de la 5ème République, voilà une première BD pastiche sur le bilan d’Emmanuel Macron. Au scénario, Zef suit assez docilement l’actualité de cette première année de mandat, sans être jamais trop virulent vis-à-vis de l’image typique que lui ont attribué les commentateurs, les humoristes et la culture mainstream, ni transcender l’information qui en émane. On retrouve ainsi les différentes anecdotes qui ont rythmé la politique intérieure, extérieure et pipole durant cette première année : le discours de la victoire, la poignée de main avec Trump, le chien qui fait pipi dans le bureau, la discorde avec le général de Villiers, les conseils des ministres tendus en raison des nombreux dossiers abordés « en même temps », l’absolutisme jupitérien, les rencontres avec le prince Ben Salman, Poutine, Merkel, l’enterrement de Johnny, la gestion de la crise des migrants, du harcèlement sexuel, des grèves groupées, une aparté bizarre avec Luchini en scène… En somme : au centre, rien de nouveau. L’amateur de caricatures s’amusera des trombines de tous les « acteurs » de cette histoire, des caricatures plutôt réussies par Kak, du moins individuellement parlant. Car une difficulté semble poindre sur la répétition de l’exercice (Macron himself et sa femme Brigitte peuvent être graphiquement très différents en fonction de leurs profils et de leurs expressions). Y aura-t-il un An II ?
