L'histoire :
Devant la roue d’une loterie, le chien Jack Russell annonce la couleur : il ne gagne jamais rien. L’animateur le contredit : avec cette roue, il est impossible de perdre car chaque tranche est gagnante ! Jack tourne donc la roue qui se détache et part en roulant… Là aussi, il était donc possible de perdre.
Chez son psy, Jack Russell explique qu’il se sent systématiquement méprisé et victime de son entourage, que tout le monde lui parle comme à un chien. Pour débuter sa thérapie, le psy lui propose de s’installer sur le canapé, allez, couché et pas bouger !
Lors d’un speed-dating, Jack Russell explique à la fille qui se tient à sa table que sa vie amoureuse est un désastre parce qu’il a tendance à être trop franc : dès qu’il avoue être en psycho-analyse, cela fait fuir les femmes. Et effectivement…
Sur le divan de son psy, Jack Russell décrit ce qui correspond à son ambition : avancer à son rythme, petit à petit, ne sortir que de temps en temps, lorsque l’air est frais et rentrer chez lui quand bon lui semble. Perspicace, il en auto-conclut qu’en fait, il aimerait être un escargot…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans son tempérament, Jack Russell est au 9ème art ce qu’un croisement de Pierre Richard et de Woody Allen serait au 7ème : un looser déprimé et déprimant, qui collectionne les soucis et lutte à peine contre sa condition, tellement il la sait désespérée. Dans la forme, l’art séquentiel est néanmoins moins poussé qu’un film de Woody Allen : ses Déprimantes aventures adoptent une succession de strips en noir et blanc, de 3 à 6 cases, montrant le héros zoomorphe aux formes simples, dans un entourage humain tout aussi basic, sans décor. Au cours de ce (premier ?) recueil édité à l’italienne, il n’en est certes pas besoin d’une grande diversité, car deux situations sont ultra récurrentes : chez le psy et en speed-dating. De fait, nombre postures sont photocopiées, pour un travail graphique minimaliste. Cela ne nuit toutefois nullement à l’intention du ressort principal : démontrer, en dernière case, qu’une loose encore plus loose est possible. Malgré la répétition de ce principe comique, Lapuss’ parvient à varier les idées, pour un résultat plutôt plaisant, sans être monstrueusement poilant non plus. Il y a même une check-list à la fin qui vous permettra de faire l’auto-test : êtes-vous un vrai looser ?