L'histoire :
Au restaurant chinois, c’est le moment du gâteau de la chance. La femme demande à son mari ce que ça veut dire « ta femme vient ici tous les mardis avec son amant ».
Un enfant raconte à un copain une partie de cache-cache mains avec son père qui finit par s’en aller. C’est la dernière fois qu’il l’a vu, explique-t-il.
Au chevet d’une grande brûlée, le docteur explique l’étendue des dégâts au mari effondré. Brûlée sur 80% du corps et totalement amnésique. Le mari sort une liasse de billets pendant que la pauvre est endormie. A son réveil elle demande si elle est mariée ou aurait au moins un petit ami. « Non » répond le docteur, il a vérifié.
Deux chats avec des petits humains tenus en laisse bavardent au sujet de la castration de l’un et non de l’autre qui s’est fait avoir par un humain de gouttière. Elle a mis bas hier, il a donné les petits à un ami. Des fois, il se dit qu’il aimerait bien être humain, ils ne font que manger, dormir… La belle vie quoi ! Et la petite humaine a la larme à l’œil.
Un homme explique que ses grands-parents n’ont jamais existé, que les nazis ont été inventés par Marvel, qu’il ne croit pas au vent, que les noirs ne meurent pas de faim en Afrique, ils sont dentistes et s’appellent Patrick. C’est Yvan, le mec qui ne croit que ce qu’il voit.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le sous-titre de La Mousserie est clair : Ne vous y risquez pas… c’est totalement vrai si vous êtes prout-prout ou cul serré, si vous n’aimez pas l’humour trash, ironique, cynique et parfois les trois à la fois. Pour tous les autres, ruez-vous sur ce bijou ! Oui le dessin est vraiment basique, oui le format est celui des livres pour bébés, mais passer à côté serait un péché. Issa Boun (Captain Zorgue Les Vanhoutte…) issu du crowdfunding, enchaine ici les gags énormes avec une subtilité tout aussi énorme et un réel talent aiguisé comme une tête de foreuse en diamant, un délice pour les amateurs. C’est en touchant souvent le plus glauque qu’il engendre en même temps le rire et, pour beaucoup de gags, une prise de conscience humainement utile. Cet album apparemment anodin est une bombe, une bible, profondément concernée par la connerie humaine sur laquelle son auteur pointe un doigt vengeur. C’est beau, tellement c’est fort, alors que beaucoup de gags sont tristes dans le fond. Voilà, point trop n’en faut. A être si dithyrambique ça finit par lasser. Foncez nom de Dieu !
