L'histoire :
L’heure est grave au dernier étage du building de la société Reutwar : le nombre de plaintes reçues par les usagers pour cause d’accident a quadruplé en un an. Pour inverser la courbe, un des actionnaires propose de tester les produits avant de les mettre sur le marché. Audacieux ! Bonne idée ! Feu vert est donc donné pour un recrutement express de savants. Or pourvu que le candidat porte une blouse blanche, ait des stylos dans la poche et qu’il s’appelle Jean-quelque-chose, il est embauché. A l’exception de Brigitte, la seule femme (parce qu’elle a des jolies petites fesses), trois autres laborantins hommes sont ainsi recrutés. Les expériences peuvent commencer, sur des rats, des chats, des mignons petits lapins ou des animaux sauvages… c’est toujours un carnage. Exemple : trempé dans de l’acide, le chat se désagrège et perd ses viscères, après s’être un peu débattu. Prenez note, Brigitte. Moult animaux meurent ainsi dans d’atroces souffrances, bien que les savants ne le fassent pas toujours exprès (ne pas confondre un fer à friser avec une sonde à coloscopie…).
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les auteurs précisent en avant-propos qu’aucun animal n’a été blessé ni maltraité durant la réalisation de cet album. On veut bien les croire… Tout comme on veut bien croire l’intention humoristique initialement trash et gore de ce petit recueil de strips. Car dans ce Labo Reutwar, des scientifiques appliquent des expériences sadiques, sanglantes et/ou scatologiques sur tous types d’animaux. Gratuitement, paf, comme ça, juste parce que c’est rigolo de faire gicler un œil sur un mur ou de faire sortir des bouses gigantesques du trou de balle d’un canari. En théorie, il est avéré qu’un humour gore judicieusement employé (c’est-à-dire inattendu et/ou exercé en contre-emploi) peut beaucoup faire rire. Les djeunz s’amuseront donc sans doute beaucoup de voir des entrailles de rats ou des hublots dans le fondement des vaches – parents, s’ils s’en amusent trop, planquez tout de même le chat de la maison et consultez un psychiatre. Mais les quelques lecteurs qui auront dépassé le stade anal se lasseront vite d’un humour répétitif sur une thématique gênante : rions un peu en faisant souffrir des animaux. Le dessin rapide et stylisé est maîtrisé… mais il n’ambitionne pas de relever énormément le niveau.