L'histoire :
Berlin, 29 avril 1945, 15 heures. La ville n’est qu’un grand champ de ruines après les bombardements des Alliés. Le Führer sort de son bunker. Eva Braun, sa compagne, est morte après avoir ingéré du cyanure. Il se dirige vers un avion et décolle, direction Hambourg. Quelques heures de vol plus tard, le Führer descend incognito de l’avion et prend place à bord d’un U-Boot à quai. Son capitaine Wilhem Slütter et son équipage ne sont pas au courant de l’identité de leur hôte. Un membre de la Gestapo vient à leur rencontre et leur annonce qu’ils peuvent appareiller. Le sous-marin prend donc la mer. Pour éviter de se faire repérer par les avions ou frégates alliés, les filets et les mines, le plan de navigation a prévu de les faire passer le long des côtes anglaises. Ensuite, le sous-marin prendra la route de l’Espagne où un cargo ravitailleur les attendra…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Selon la version officielle, Adolf Hitler s’est suicidé (juste après Eva Braun, par ingestion de cyanure) dans son bunker, d’une balle en pleine tête. La veille, les deux amants s’étaient mariés civilement (à ce sujet, revoyez l’excellent film la Chute, avec Bruno Ganz dans le rôle du Führer). Cette mort d’Adolf Hitler a été l’objet de toutes les spéculations. Selon certaines sources difficiles à vérifier, Hitler serait mort au Brésil en 1984 après avoir planifié son exfiltration. Elvis Presley et Michael Jackson doivent bien rigoler, eux qui sont en train de boire des mojitos sur une île déserte… Bref. Une chose est certaine, c’est qu’aujourd’hui, Hitler est bien mort. Revenons à nos moutons. Avec Argentina, Vianello, élève de Pratt, réinvente cet épisode historique. On se laisse happer par ce récit qui offre la part-belle à l’aventure avec un grand A. Tant dans les textes que dans le récit, Vianello insuffle une dimension épique. Ses dialogues vont à l’essentiel et ne se perdent pas en logorrhées. Les rebondissements, tout comme la cruauté sans concession, sont légion. Il faut d’ailleurs voir la stupeur sur les visages de l’équipage quand ils s’aperçoivent que c’est Hitler qu’ils transportent. Son dessin noir et blanc, dans la lignée du maître Pratt (et pas loin de Tardi dans certaines cases), mérite qu’on s’y attarde 5 minutes. Par moments, Vianello essaie d’apporter sa singularité, mais trop peu. Qu’il est dur d’exister derrière l’ombre du papa de Jesuit Joe et de Sergent Kirk. À l’heure où Corto Maltese reprend du service sous la houlette de Canales et de Pellejero, Argentina est une mise en bouche assez savoureuse mais pas inoubliable...