L'histoire :
Di Cazzo, le vieux mafieux, n’en croit pas ses yeux en retrouvant Loulou, son vieil ami : chaussures italiennes, costume dernier cri, lunettes de soleil « tendance » et Unes des hebdomadaires branchés, indiquent un changement radical de l’homme d’affaires dans sa manière de communiquer. Le responsable du virage amorcé n’est autre que le célèbre Jacques Cegala, un consultant en com’ que s’arrachent tous les VIP du moment. Pour faire plaisir à son copain, Di Cazzo prend rendez-vous avec ce soi-disant magicien de la communication. Résultat : une proposition de stage dans un centre de training pour peaufiner style, look et tutti quanti. Bientôt, effectivement, « Pourri Moche » fait sa Une sur le nouveau look et la nouvelle tendance suscitée par la récente association. Mais celui qui fait la couverture n’est peut être pas celui que l’on attendait… Et puisqu’il faut vivre avec son temps : donnons nous en à cœur joie. On ne sait jamais, ça pourrait rapporter gros : construction d’un 4 étoiles avec golf et piscine à niveaux, dans un petit état ensoleillé et instable, ou tourisme ethnique pour attirer les bobos, arts modernes, cinéma d’auteurs, import/export… Tout est bon pour qui a du nez, beaucoup d’argent et tout plein d’hommes de mains…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le trait est volontairement caricatural, donne souvent l’impression d’avoir été rapidement ébauché, mais il sert copieusement les intentions des 2 compères : faire rire en pointant, avec acidité, le doigt sur les travers de nos sociétés dites civilisées. Utilisant un vieux mafieux froid et cynique à qui on ne la fait pas pour grossir le trait, les auteurs se font un point d’honneur à démontrer ce que toute bonne conversation de comptoir a établi depuis longtemps : tout est magouille, compromission, empapaoutage à grande échelle, au profit des nantis, des hommes au pouvoir et de tous leurs copains, pendant que nous autres, pauvres naïfs, n’avons qu’un seul droit, celui de gober sans moufeter. Certains trouveront cette rhétorique un peu facile, mais force est de constater que l’actualité sert allégrement la démonstration et que nos deux artistes multiplient les clins d’œil assez judicieusement à cette dernière. Du coté humoristique, le sourire, plus que le rire franc, est omniprésent, alimenté par des jeux de mots et situations humoristiques faciles. Il repose surtout sur le personnage central incroyablement efficace. Lui fournir des dialogues aux petits oignons augmenterait l’impact humoristique de la série. Rien de bien nouveau sous le soleil de l’humour satirique, mais une lecture distrayante et à conseiller malgré tout.