L'histoire :
La Nouvelle-Guinée est une grande île du Pacifique. De hautes montagnes se dressent au-dessus de forêts tropicales inextricables. Ici, vivent de fières et belliqueuses tribus indigènes qui s'opposent à toute présence étrangère. A la fin du XIXème siècle, une partie de l'île était sous la domination de l'empire germanique, qui avait entrepris une « politique volontariste » de colonisation. Un grave danger menaçait le commerce et les plantations. On raconte qu'un blanc hors-la-loi menant un groupe de papous saccageait tout et disparaissait dans la jungle où il avait gagné les bonnes grâces des chefs de tribus, en leur cédant des fusils et des munitions. Personne n'avait jamais vu son visage, toujours caché derrière un masque. Personne ne connaissait son nom, mais tous le dénommaient « Face cachée »... A l'aube de ce jour de 1893, sur la côte, à quelques miles de Wewak, la plantation Altdorfer se mit à flamber. Cases et magasins furent saccagés et les assaillants s'étaient évanouis avant le lever du soleil. Les flammes détruisirent les maisons et les survivants s'enfuirent chercher protection à Wilhelmshafen, siège du gouverneur allemand, où le colonel Hertziger-Brunau, commandant de la garnison, prit les choses en mains...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sept ans après la mort du maître italien, les éditions Mosquito délivrent un nouvel inédit de 48 pages. Un nouveau trésor d'aventures, qui vous emportent dès la première page. Comme toujours, le dessin hypnotise immédiatement le lecteur et le texte vient lui murmurer les plus belles promesses en termes d'aventure et d'humanité. L'immersion dans cette Nouvelle-Guinée colonisée en cette fin de XIXème siècle est fascinante. Sergio Toppi sait en effet jouer de façon magistrale avec l'exotisme et ce récit le démontre une fois de plus, s'il le fallait. Le décor est donc planté dès les premières cases, sans mauvais jeu de mots, tout comme les personnages principaux et les enjeux. Les Papous se rebellent, les intérêts économiques des allemands s'en trouvent menacés et l'armée va faire le ménage. C'est d'autant plus nécessaire que les autochtones on trouvé depuis quelques mois un renfort inattendu en la personne d'un mystérieux justicier qui s'affuble d'un masque de bois, d'où son surnom de « Face cachée ». Il se trouve que l'apparition de ce personnage qui irrite les prussiens coïncide avec la disparition d'un de leur officier... Depuis, les tribus locales sont alimentées en armes et cela en est trop pour les autorités teutonnes, qui vont donc se livrer à une véritable chasse à l'homme. Sergio Toppi renonce ici à tout élément fantastique. Et de la même façon, l'humour acerbe qu'il aimait à distiller dans ses contes ne trouve pas de place dans cette tragédie. Car dès le début, on sait que cette histoire va mal finir et le maître italien fait du lecteur un témoin privilégié des évènements qu'il met en scène. Alors inutile de vous cacher la face, filez chez votre libraire préféré et embarquez ce livre avant que ce ne soit lui qui ne vous embarque pour toujours !