L'histoire :
L’hiver approche, les loups sortent du bois et le stock de vivres est au plus bas. Dans la petite chaumière en lisière de forêt, qu’habitent le bucheron, ses enfants Hansel et Gretel, et leur belle-mère, les temps sont durs. Encouragé par sa nouvelle femme, une marâtre au cœur de pierre, le bucheron se résout à les abandonner en forêt. Mais les enfants ne dorment pas lorsque le projet est planifié un soir pour le lendemain. Débrouillard, le petit Hansel se lève nuitamment et ramasse dehors, devant la chaumière, des centaines de petits cailloux blancs, du genre qui luisent au clair de lune, dont il fourre ses poches. Puis le lendemain, avant l’aube, toute la famille prend le chemin de la forêt profonde. Suffisamment éloigné, le bucheron fait un bon feu et demande à ses enfants de se reposer à côté, tandis que lui et sa femme vont chercher du bois. Les enfants s’endorment et évidemment, les parents en profitent pour s’enfuir. A leur réveil, Hansel et Gretel sont abandonnés… mais grâce aux petits cailloux, ils retrouvent le chemin de la chaumière. Le bucheron est finalement ravi de les retrouver (pas sa femme)… Mais ce bonheur ne dure qu’un temps : l’hiver se durcit et le projet d’abandon est remis au programme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Perdre ses enfants dans les bois, parce qu’il fait trop faim et qu’on ne parvient plus à les nourrir, était une obsession dans les contes populaires du VIIème siècle. Pour les jeunes victimes, marquer son chemin à l’aide de miettes de pain en était une autre… Ces deux contingences se retrouvent en effet à la fois dans le Petit Poucet (de Charles Perrault) et dans Hansel et Gretel (des frères Grimm). Pour ce qui nous intéresse, c’est cette dernière célèbre histoire que Louis et Jean-Louis Le Hir adaptent, de manière ni plus ni moins originale que toutes les précédentes versions. Où l’on retrouve les enfants paumés au fin fond de la forêt, la maison en sucrerie, la sorcière cannibale et le four salvateur. Les Le Hir tirent donc leur plus-value de leur traitement artistique, d’une belle maîtrise stylistique, suffisamment effrayant pour faire peur aux enfants (bouh la sorcière et sa tronche anguleuse et étirée !), mais accessible à un large public. L’adaptation se permet aussi quelques variantes bienvenues (la charrette dans le précipice, l’attaque des loups, le labo souterrain…). Quelques greffes inattendues sont également apportées pour accorder plus encore d’originalité à l’exercice. Ainsi les deux enfants regagnent-ils leur foyer dans un wagon de mine sur un tracé ferré digne de montagnes russes (comme dans Indiana Jones), puis à dos de cygne (comme dans les contes d’Andersen).
